Les deux loups ont été retrouvés en mars 2021 en Maurienne et les deux rapaces, un gypaète barbu et son oisillon, dans leur nid à Val-Cenis, rappelle la procureure, Anne Gaches, dans un communiqué de presse diffusé sur son compte Twitter le 1er juin 2022.
{#Communiquédepresse} Communiqué de presse relatif à la découverte d'animaux empoisonnés en Maurienne. @Gendarmerie_073 @OFBiodiversite @pnvanoise pic.twitter.com/lKdOhEEExX
— Procureure d'Albertville - Anne GACHES (@anne_gaches) June 1, 2022
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Un empoisonnement avec « de l’aldicarbe et du carbofuran »
Des autopsies et des analyses toxicologiques ont révélé que ces animaux avaient succombé à un empoisonnement par « de l’aldicarbe et du carbofuran, des substances actives appartenant aux phytosanitaires insecticides auparavant délivrés aux professionnels mais interdits depuis 2008 ».
Une enquête a été diligentée par le parquet d’Albertville pour destruction non autorisée d’espèce animale protégée. Les recherches menées par la suite sur les lieux ont permis la découverte de « nombreux animaux morts, renards, grand corbeau, fouine mais également bovins et chiens », dont plus d’une dizaine intoxiqués au carbofuran, « parfois à de très fortes doses ».
« Ces éléments démontraient que des dépôts d’appâts empoisonnés étaient régulièrement pratiqués », note Anne Gaches. De nombreuses personnes ont été entendues dans le cadre de l’enquête et des surveillances de nuit et des pièges photographiques mis en place.
Un renard au comportement anormal a été découvert en février 2022 à Bramans dans le même secteur. Et des analyses ont permis d’établir qu’il avait absorbé lui aussi du carbofuran, ainsi que du brodifacum, un raticide.
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Des syndicats réagissent
Une opération a été conduite le 24 mai 2022 pour rechercher les produits mis en cause dans des bâtiments d’exploitation, ainsi que des perquisitions. Des syndicats agricoles (1) ont fait « part de leur immense colère » au préfet concernant cette opération par le biais d’une lettre ouverte diffusée à la presse le 1er juin 2022.
« Les agriculteurs ont été traités comme des malfrats et ces manœuvres n’ont d’autres résultats que de jeter l’opprobre sur toute une profession déjà largement salie, dénoncent-ils. Cette situation est inadmissible à l’heure où les prémisses d’un nouveau dialogue se faisaient ressentir grâce aux actions engagées concernant l’estimation de la population de loups. »
Malgré les « importants moyens » mobilisés pendant plus d’un an par la police de l’environnement et la gendarmerie nationale, « aucun auteur n’a pu être identifié. La procédure va donc être classée sans suite », conclut la procureure.
(1) La FDSEA des Savoie, JA de Savoie, le syndicat d’exploitants agricoles de Haute Maurienne, le syndicat ovin de Savoie