Avec une diction calme, toujours posée, Jean-Baptiste Lafon évoque sa passion pour les tracteurs miniatures. Ce producteur d’ail, céréaliers, éleveur équin, de bovins laitiers et allaitants à Lautrec (Tarn), témoigne : "J’ai 29 ans, mais je les collectionne depuis toujours. Mon père m’a offert mon premier Valtra à 2 ou 3 ans". Et depuis, "dès que l’occasion se présente", il enrichit sa collection, en achetant sur des sites Internet ou encore dans des bourses d'échanges. Tant et si bien qu’il compte plus de 1 800 pièces !
Maniant l'humour, Jean-Baptiste indique : "J’ai des Valtra principalement, mais, comme je dis souvent, je ne suis pas raciste ! J'ai des John Deere, des Claas, des Massey Ferguson... " Les modèles réduits de moissonneuses-batteuses font aussi son bonheur... Alors, il avoue : "C'est sûr qu'il ne faut pas compter combien ça coûte. Mais c'est mieux de mettre son argent et son temps là-dedans plutôt que dans des cigarettes."
Un atelier de réparation
Tous ses engins en taille réduite sont en bon état, rutilants, triés et bien rangés dans des placards, eux-mêmes fermés. "J'y tiens !", s'exclame le trentenaire. Minutieux, patient, il n'est d'ailleurs pas rare qu'il achète des maquettes en mauvais état et qu'il les "retape" lui-même.
"J'ai un atelier : je répare les modèles, je modifie les cabines, je change la peinture." Il s'est même amusé à reproduire tous les tracteurs de l'exploitation familiale. Après un bac professionnel au lycée agricole de la ville voisine de Lavaur, il s'est associé il y a 9 ans avec ses parents, Jaques et Brigitte. Eux-mêmes avaient pris la suite de ses grands-parents, Robert et Odette.
"Atteint d'un cancer, je me changeais l'esprit grâce à ma collection"
"Le machinisme agricole, c'est ma passion", sourit-il. Et sa mère d'ajouter : "C'est vrai qu'il y tient beaucoup. Il est très méticuleux, avec les petits tracteurs... et avec ceux de l'exploitation ! Ses tracteurs, il faut qu'ils soient tous les jours nickels !" Brigitte se souvient : "Je crois qu'il tient ça de son papi, qui aime bien les machines. Quand il était petit, Jean-Baptiste lisait 'La France agricole' avec son grand-père et, rien qu'en voyant les couleurs des tracteurs, il disait : 'ça, c'est un John Deere' ; 'ça, c'est un Valtra'..."
À croire que ce centre d'intérêt est contagieux ou génétique... "Mathéo, mon petit de 3 ans, a sa collection à lui, témoigne Jean-Baptiste Lafon. Il a déjà une cinquantaine de pièces." Il faut dire que cette collection tient une place particulière dans la famille. "À 27 ans, j'ai été atteint d'un cancer, témoigne le producteur d'ail. Je n'étais pas en forme ; du coup, je me changeais l'esprit avec mes tracteurs miniatures, que je remaniais." À tel point, s'amuse-t-il aujourd'hui, qu'"à l'oncopole de Toulouse, les infirmières rigolaient. Elles disaient que ma chambre s'était transformée en atelier !"