« On ne va pas faire passer l’un devant l’autre [l’agriculture devant l’écologie, NDLR], a répondu Emmanuel Macron lors de l’échange avec la presse organisée avant qu’il inaugure la soixante et unième édition du Salon de l’agriculture ce samedi 22 février 2025. On gère aujourd’hui une transition, mais il n’y a pas grand-chose qui passera devant notre capacité à produire et à nous alimenter. »

« Assumer de produire pour nourrir les Français »

Quelques minutes plus tôt, le président de la République avait affirmé sa conviction « qu’il faut […] assumer de produire […] pour nourrir les Français et les Européens ». Et dans la dernière ligne droite avant l’adoption définitive de la loi d’orientation agricole, ses opposants ont dénoncé ce texte comme « une régression environnementale ».

« Il faut faire attention parce qu’à trop contraindre nos agriculteurs, qu’est-ce qu’on fait ? a interrogé le chef de l’État. On perd de la capacité à produire notre alimentation chez nous, et du coup à importer d’autres pays, parfois voisins, qui font exactement ce qu’on interdit dans notre propre pays. C’est ça la concurrence déloyale. »

« Des situations qu’on est en train de corriger »

Emmanuel Macron a bien compris que cette « concurrence déloyale », avec les accords de libre-échange aussi, est à l’origine des manifestations qui ont secoué le monde agricole depuis un an. « C’est là où il y a un énervement, a-t-il reconnu. Ce sont des situations qu’on est en train de corriger. […] Il faut produire pour nourrir et pour avoir cette autonomie alimentaire et pour exporter. »

« Je suis tout à fait conscient de nos obligations sur le plan écologique […], a-t-il poursuivi. Il y a un immense travail qui est lancé de transition depuis plusieurs années. Il faut que vous vous représentiez que nos agriculteurs ont engagé une des transitions les plus ambitieuses. »

Une transition « qu’il faut accompagner »

Celui qui pendant son premier quinquennat a nommé Nicolas Hulot à la tête du ministère de la Transition écologique, semble regarder la situation avec un peu plus de réalisme aujourd’hui. « Un énorme travail a déjà été fait. Plus de 90 % des produits phyto qui étaient les plus dangereux, on les a sortis. »

« Seulement on ne peut pas laisser les gens sans solution, a-t-il reconnu. On ne peut pas laisser les gens sans pouvoir faire leur travail. On ne peut pas laisser les gens sans pouvoir nous nourrir. Donc c’est assez logique qu’on essaie de mettre du bon sens dans ce qui est une transition qui va prendre plusieurs années et qu’il faut accompagner. »