« Doutes », « trahison », « sentiment d’injustice » … Les oreilles d’Emmanuel Macron ont dû siffler depuis ses déclarations à la télévision brésilienne le 6 juin dernier. Le président de la République avait en effet laissé entendre qu’une conclusion de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur serait possible d’ici à la fin de l’année 2025, sous réserve que des clauses miroirs ou clauses de sauvegarde y soient ajoutées.

Si ces conditions sont des demandes de longue date de la profession, les syndicats n’y croient pas vraiment. Dans un communiqué diffusé le 12 juin 2025, la FNSEA goûte peu la manœuvre. « Laisser croire que des dispositifs de mesures miroirs ou de clauses de sauvegarde pourraient encore être introduits alors que les négociations sont achevées et suffiraient à apaiser les inquiétudes ne fait qu’aggraver le sentiment d’injustice et d’abandon ressenti sur le terrain », déplore le syndicat.

Pour réaffirmer leur opposition à l’accord et en savoir plus sur la position du président de la République, la FNSEA demande à le rencontrer dans les plus brefs délais. « La FNSEA demande une rencontre urgente avec le chef de l’État afin d’éclaircir la position de la France et de discuter des prochaines étapes sur ce dossier crucial pour l’agriculture française. » Entre la ministre de l’Agriculture Annie Genevard qui assure tenter de convaincre ses homologues européens de s’opposer à l’accord et les déclarations du président, la position de la France n’est plus aussi claire.

« Trahison organisée »

La Coordination rurale a elle aussi fustigé la position présidentielle et évoque même une « trahison organisée ». Pour le syndicat, le président de la République « a procédé à un retournement de veste qui va se révéler tragique pour les agriculteurs et les consommateurs français et européens » en ouvrant la porte. La Coordination rurale demande au gouvernement de saisir la Cour de justine de l’Union européenne sur la validité « sachant que cet accord encouragerait à terme la déforestation et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre », estime l’organisation.