Le Canada est l’un des principaux producteurs mondiaux de canola et d’huile, et la Chine l’un de ses principaux clients. Il avait annoncé l’an passé imposer des droits de douane supplémentaires sur certaines marchandises fabriquées en Chine, à savoir 100 % sur les véhicules électriques ainsi que 25 % sur les produits en acier et en aluminium.

Après une enquête de Pékin

Promettant de réagir, Pékin avait exprimé à l’époque sa ferme opposition à ces mesures, estimant qu’elles relevaient du protectionnisme. Un porte-parole du ministère chinois du Commerce a indiqué ce samedi 8 mars 2025 qu’une enquête antidiscrimination lancée le 26 septembre avait conclu que les taxes canadiennes « portaient atteinte » aux entreprises chinoises et « affectaient l’ordre normal du commerce », poussant la Chine à répliquer.

« Des droits de douane supplémentaires de 100 % seront appliqués sur l’huile de colza, les tourteaux d’oléagineux et les pois », a ainsi indiqué la Commission des droits de douane du gouvernement chinois dans un communiqué séparé. Une surtaxe de 25 % sera également imposée sur les produits aquatiques et la viande de porc, a-t-elle indiqué. Ces droits de douane entreront en vigueur le 20 mars.

« Les mesures canadiennes constituent une violation grave des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) relèvent d’un protectionnisme manifeste et constituent une discrimination à l’égard de la Chine », a justifié la commission. « La Chine exhorte le Canada à corriger immédiatement ses mauvaises pratiques, à lever ses mesures restrictives et à éliminer ses effets négatifs », a souligné le ministère du Commerce dans son communiqué.

Des mesures de rétorsion

Les surtaxes canadiennes visent les automobiles produites en Chine, les camions, les autobus ainsi que les camionnettes de livraison électriques et certains modèles hybrides. « La Chine ne respecte pas les mêmes règles que les autres pays », avait affirmé le Premier ministre canadien Justin Trudeau pour justifier ces mesures annoncées à la fin d'août.

Les relations Ottawa-Pékin sont à couteaux tirés depuis plusieurs années, notamment depuis la crise Huawei et l’arrestation en 2018 de Meng Wanzhou, la directrice financière du groupe chinois, suivie de l’incarcération en Chine de deux Canadiens.