Agriculteur à Prunay-le-Gillon en Eure-et-Loir, Adrien Breton gère une exploitation de grandes cultures de 193 ha, dont 65 ha situés sur une aire d’alimentation de captage prioritaire. Son assolement se compose de céréales à paille, colza et pomme de terre, ainsi que de trois cultures de diversification : tournesol, millet et chanvre. « Cela fait 5 ans que je cultive du chanvre par le biais du PSE (paiement pour services environnementaux) de Chartres Métropole, explique Adrien. Mon contrat inclut aussi le tournesol et le millet ». En effet, les trois cultures sont éligibles au financement de l’Agence de l’Eau Seine Normandie par leur statut « bas niveaux d’intrants ».
Toutes trois ont un objectif commun : allonger les rotations pour mieux gérer le salissement. « Entre mes terres humides et un historique de rotation courte « colza-blé-orge », j’avais de grosses problématiques de désherbage », relate Adrien. Aujourd’hui, les résultats sont au rendez-vous. « J’ai considérablement réduit mes phytos. En blé tendre par exemple, je suis passé de trois à un seul passage herbicide en moyenne ». Cette performance n’est pas due au seul chanvre, le tournesol et le millet y contribuent aussi. En revanche, le chanvre lui a permis de mieux échelonner ses chantiers sur la campagne : « j’apporte 100 unités d’azote autour du semis et après, la culture se débrouille toute seule. C’est un avantage pour moi qui travaille seul sur la ferme ».
Projet de stockage groupé
D’un point de vue économique, Adrien s’y retrouve : « c’est correct, surtout par rapport aux charges qu’on met dessus ». Néanmoins, des marges de progrès subsistent pour gagner quelques quintaux. « Nous allons bientôt avoir un bilan de campagne avec Gatichanvre, la chanvrière avec qui nous contractualisons ».
C’est aussi avec Gatichanvre qu’Adrien est en discussion sur un projet de stockage collectif. « J’ai déjà un bâtiment de 1 800 m2 qui sert à mon propre stockage. J’ai pour projet d’en faire construire un autre qui pourrait servir aux autres producteurs de chanvre du bassin ». Ce stockage groupé permettrait d’optimiser la logistique de collecte des balles pressées et de réduire les coûts de transport.