524 voix pour, 85 contre et 21 abstentions. L’accord commercial conclu entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande a été approuvé en séance plénière le 22 novembre 2023 par les eurodéputés. Signé par les parties le 9 juillet 2023, le texte vise à renforcer les liens commerciaux des deux territoires et à « créer des opportunités économiques significatives pour les entreprises, les agriculteurs et les consommateurs », affirme Bruxelles.

Bruxelles entend protéger les producteurs européens

Dans le détail, l’accord supprimera 100 % des droits de douane néo-zélandais sur les exportations de l’Union européenne dès son entrée en vigueur, et lèvera 98,5 % des droits de douane européens sur le commerce néo-zélandais après sept ans.

Selon une étude d’impact de la Commission européenne publiée le 2 août 2022, cet accord de libre-échange devrait augmenter de 30 % les échanges commerciaux des deux parties et de 80 % les flux d’investissements de l’Union européenne vers la Nouvelle-Zélande.

En contrepartie, Bruxelles offre des garanties. L’accord protège « toutes les indications géographiques de l’Union européenne pour les vins et spiritueux ainsi qu’une liste de 163 indications géographiques alimentaires européennes célèbres ». Le texte défend également les « producteurs européens de produits agricoles sensibles, comme la viande bovine et plusieurs produits laitiers ». Et Bruxelles d’ajouter que cet accord est le « premier de l’Union européenne à inclure des engagements exécutoires envers l’accord de Paris et les normes fondamentales de l’Organisation internationale du travail ».

Un « désastre écologique et social »

Une fois le vote validé, les réactions des opposants ont été vives. Le collectif national Stop CETA – Mercosur, qui rassemble une cinquantaine d’organisations et qui avait appelé au début d'octobre à ne pas ratifier l’accord, a évoqué sa « consternation ». Dans un communiqué de presse, il affirme que le texte « va aggraver la crise climatique et fragiliser la situation de l’agriculture paysanne européenne ». 

Dans le même temps, la délégation de la gauche sociale et écologique au Parlement européen a expliqué pourquoi elle a voté contre l’accord, tout en reconnaissant des « avancées en comparant ce traité aux traités du passé ». Des dizaines de députés européens se sont également exprimés sur les réseaux sociaux, dénonçant un « non-sens », une « honte », un « désastre écologique et social », un « danger pour l’agriculture et la souveraineté alimentaire ». 

Quant à la suite, une fois l’accord ratifié par la Nouvelle-Zélande, il pourra entrer en vigueur, « probablement d’ici à la mi-2024 », précise Bruxelles.