L’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) se sont entendus le 28 juin sur un vaste traité de libre-échange négocié depuis 20 ans, et touchant près de 770 millions de consommateurs.
Pour les élus de LR signataires de la tribune, cet accord « est contraire à l’intérêt national ». Parmi les signataires figurent – outre l’élu de l’Yonne –, les députés Damien Abad, Eric Ciotti et Annie Genevard, la sénatrice Martine Berthet, ou encore les eurodéputés Brice Hortefeux et Arnaud Danjean.
« Comment justifier d’imposer toujours plus de normes aux éleveurs français, tout en ouvrant nos portes à des productions agricoles qui ne les respectent pas ? », interrogent notamment les parlementaires dans cette tribune.
« Qui ne voit, de plus, que cet accord soumettrait l’élevage français à une concurrence aussi massive que déloyale ? Ce sont 99 000 t supplémentaires de viande bovine à taux préférentiel, 180 000 t de volaille, mais aussi 180 000 t de sucre à taux zéro qui seraient importées en Europe en provenance du Mercosur. »
« Il en va de l’avenir de filières agricoles entières et du modèle français d’élevage, fondé sur des dizaines de milliers d’exploitations familiales et des exigences de qualité alimentaire. Les usines à viande sud-américaines inonderaient nos supermarchés de produits médiocres, présentant des risques pour la santé publique. Les antibiotiques, en Amérique latine, sont souvent utilisés comme hormones de croissance, et les trois quarts des produits phytosanitaires autorisés au Brésil sont interdits en Europe ! », expliquent les parlementaires.
« Alors même que nos éleveurs et nos bouchers sont déjà la cible de groupuscules extrémistes véganes, cet accord leur donnerait le coup de grâce. Quant aux garde-fous que les ministres français nous promettent (clause de sauvegarde en cas de déséquilibre d’une filière, respect des standards sanitaires européens), ils seraient aussi efficaces qu’un tuyau d’arrosage percé pour éteindre un incendie de forêt. »
Ils plaident pour « créer une barrière écologique aux frontières de l’Europe pour empêcher l’importation depuis des pays qui ne respectent pas nos standards environnementaux ».
« Nous voulons faire contribuer les produits importés à la hauteur du gaz à effet de serre émis pour leur transport », disent-ils, reprochant au chef de l’État de préférer « l’écologie bureaucratique » en multipliant les instances spécifiques (Haut-Conseil pour le climat, Convention citoyenne…).
Ils promettent de se mobiliser « à l’Assemblée nationale, au Sénat comme au Parlement européen », pour que « ce funeste accord ne soit pas ratifié ».