Une rémunération attractive
L’embellie de 2014 avait réduit l’écart de prix entre les laits bio et conventionnel. Aujourd’hui, payé plus de 400 €/1 000 l, contre 270 € en conventionnel, le lait bio retrouve tout son attrait. Cette conjoncture, ajoutée à la mise en place de nouvelles collectes bio suscite une vague de demandes de diagnostics de conversion dans l’Isère, témoigne Céline Guignard, conseillère à l’Adabio. Tous ne donneront pas suite. Car « le diagnostic fait vraiment prendre conscience du cahier des charges et de ce que ça implique, souligne Pierre-Denis Rippert, associé d’un Gaec laitier en montagne (voir notre simulation). Même si nous sommes déjà en système extensif, on s’est rendu compte que ce ne serait pas rien de passer en bio ! »
Des exigences et de la cohérence
« La conversion implique des changements de deux ordres, précise Céline Guignard. Il y aura des exigences réglementaires à respecter, ce qui peut déjà rebuter ceux qui n’ont pas le parcellaire adapté à l’obligation de pâturage, ou la surface minimale par vache en bâtiment, par exemple. On mettra également en place de nouvelles pratiques, non parce qu’elles sont obligatoires, mais parce qu’elles relèvent de la cohérence globale du système : miser sur la prévention sanitaire pour respecter les trois traitements maximum, revoir son assolement pour devenir plus autonome sur l’alimentation, allonger les rotations pour maîtriser les adventices et maladies… Souvent, il faudra aussi accepter de baisser sa production. Sauf si l’on est déjà très extensif et autonome. »
Bref, le bio invite à entrer dans une nouvelle logique technique, agronomique et économique. Pierre-Denis Rippert l’admet : « Cela va demander une meilleure technicité et remettre en question notre façon de travailler. » Un nouvel objectif qui n’est pas pour lui déplaire !