Avec ses petites maisons blanches aux volets bleus et ses quelques moulins à vent restaurés, l’île d’Yeu a un air de Grèce. Au sud de l’île, les criques et plages de sable fin, aux noms évocateurs comme l’anse des Fontaines ou Belle Maison, incitent au repos. Mais sa côte sauvage, à l’ouest, rappelle plutôt les contrées celtiques de Bretagne ou d’Irlande. Pendant des siècles, ce rivage fut le théâtre de nombreux naufrages. Sur les 17 km de sentier qui parcourent la lande, des panneaux joliment dessinés y racontent l’histoire des bateaux disparus et rappellent la dangerosité des lieux. Au-dessus du petit port de la meule, à la chapelle Notre Dame de Bonne Nouvelle, les femmes de pêcheurs venaient guetter le retour des embarcations.

Longue de 9,8 km et large de 3,75 km, soit 23 km² de terre émergée à faible altitude (9 mètres en moyenne), l’île se visite idéalement à pied ou à vélo. Un chemin de grande randonnée et une boucle cyclable en font le tour. Des balades thématiques permettent de découvrir le territoire de l’intérieur. À partir du début d'avril, des petits bus sillonnent l’île et aident les visiteurs à relier les points touristiques : le vieux château construit sur un éperon rocheux à l’aube de la guerre de Cent Ans ou encore le fort de Pierre-Levée édifié au centre de l’île dans la seconde partie du XIXe siècle.
Cette forteresse servit de prison d’État, de caserne, puis de lieu de détention pour le maréchal Pétain entre novembre 1945 et juin 1951. Exilé à la sortie de la Seconde Guerre mondiale pour collaboration avec les nazis, il est enterré dans le cimetière de l’île, mais sa sépulture, cachée dans des cyprès, tourne le dos aux autres tombes.
Territoire vivant avec 5 017 habitants et de nombreuses associations, l’île d’Yeu est dépendante du continent pour son approvisionnement en eau et en nourriture. Elle est confrontée aux difficultés de la filière pêche et l’érosion menace son littoral. Malgré une urbanisation importante due à l’essor des résidences secondaires, l’île vendéenne garde tout son charme dès que l’on s’éloigne du débarcadère de Port-Joinville et de ses terrasses.