« Orpierre, que des pierres d’or portent sous un ciel de lavande », écrivait l’auteur Jean Giono. L’ensoleillement généreux sur ce village haut-alpin situé à 780 m d’altitude est l’une des raisons de l’engouement qu’il suscite depuis de nombreux siècles. Ses maisons se sont blotties au pied du Gros Doigt, un rocher qui les surplombe de 200 m. Alentour, d’autres hautes falaises calcaires présentent une géologie mouvementée.
Épousant le relief, des ruelles rejoignent la grand-rue centrale. « Quand j’étais enfant, les bergeries étaient encore au sein du village. Les hommes et leurs brebis suivaient les drailles, ces chemins escarpés très utiles étaient entretenus par les cantonniers », se souvient Annick Chappaz-Gillot, actuelle présidente de l’association des Amis d’Orpierre. Cent trente personnes forment un groupe qui, depuis deux décennies, mène des actions d’entretien du patrimoine, et organisent des animations festives à Orpierre.

Les trois grandes portes — Levant, Ayguière et Rochas —, les fontaines, les murs épais et les passages souterrains sont les témoins d’une période où le village était une étape prisée sur la seule voie de communication entre la cité des papes d’Avignon et de Rome (Italie). Le petit bourg est devenu une cité florissante au XIVe siècle sur la route des princes d’Orange. Marchands, banquiers et pèlerins y faisaient halte. Ce point stratégique fut alors convoité, ceinturé de remparts, objet de conflits, refuge des adeptes de l’Église réformée, puis annexé à la France en 1713.
Une importante activité agricole faisait vivre habitants et voyageurs. Les éleveurs ovins et caprins sont moins nombreux aujourd’hui, mais produisent toujours des viandes et des fromages savoureux. Le petit épeautre est cultivé sur les terres peu arrosées par les pluies, et les vergers donnent des pommes, poires et prunes bien sucrées. À l’abri des falaises, poussent figuiers, amandiers, tilleuls, et pistachiers.
Ces hautes murailles naturelles, qui permettent l’escalade au soleil l’hiver et à l’ombre l’été, ont attiré à Orpierre des grimpeurs de toute l’Europe. Un tourisme sportif avec des voies pour tous les niveaux, des vias ferratas, du canyoning, des randonnées à pied ou à VTT, etc. font d’Orpierre l’une des communes les plus dynamiques du parc naturel régional des Baronnies provençales.