Pas d’Europe forte sans agriculture forte. Pas d’agriculture forte sans l’Europe ! Tel est le credo du Copa-Cogeca. Cette organisation, qui se présente comme la voix des agriculteurs et de leurs coopératives dans l’Union européenne, lançait le 6 mai 2019 à Bruxelles sa campagne pour les élections européennes, relayée sur les réseaux sociaux sous le hashtag #WeFarm4EU.

Des élections « cruciales »

À trois semaines d’élections « cruciales » pour l’avenir de l’agriculture européenne, et plus globalement du projet européen, le Copa-Cogeca encourage « l’ensemble de la communauté agricole européenne à accroître leur visibilité et à voter ». La prochaine formation du Parlement, pour 2019-2024, aura « le pouvoir de façonner le modèle agricole européen pour les générations à venir », a rappelé Pekka Pesonen, secrétaire général de l’organisation. Les programmes sur lesquels plancheront les parlementaires européens dépassent d’ailleurs le cadre de la seule Pac puisque de nombreux programmes politiques européens (recherche, commerce, etc.) touchent également à des enjeux agricoles.

Un manifeste en quatre volets

Le manifeste publié par le Copa-Cogeca décline les ambitions communes des organisations syndicales membres, concernant quatre volets :

  • L’avenir du secteur, notamment en maintenant le budget de la Pac, travaillant au renouvellement des générations développant les nouvelles technologies et mettant fin à l’agribashing ;
  • Son rôle dans la protection de l’environnement, en demandant notamment un soutien à la bioéconomie, l’accès à des solutions alternatives aux phytos et aux antibiotiques, mais aussi de la « flexibilité dans la législation » ayant trait à l’environnement ;
  • Le développement rural, pour lequel il demande le maintien d’un budget suffisant, un accès aux innovations mais aussi une promotion de la diversité et la qualité de l’alimentation européenne ;
  • La stimulation de la croissance économique, au nom de laquelle il demande une cohérence des différentes politiques européennes, des dispositifs efficaces de gestion des risques, une sécurisation juridique des collaborations entre agriculteurs et une protection du marché vis-à-vis de la « concurrence déloyale » de pays tiers.

Coop de France en guerre contre la concurrence déloyale

De son côté, Coop de France a publié ce mardi 7 mai 2019 les grandes lignes de son « projet européen ». « L’harmonisation sociale et fiscale [en] est l’une des pierres angulaires », insiste l’organisation, qui indique vouloir « en finir avec les distorsions de concurrence entre États membres ».

 

Elle souhaite également que les produits importés de pays tiers soient « contrôlés efficacement » afin de s’assurer qu’ils respectent les mêmes standards de qualité, et que les préférences tarifaires accordées par l’Union européenne soient suspendues le cas échéant. Elle demande enfin que les efforts d’organisation et de structuration des filières de production ne soient plus sapés au nom du droit de la concurrence.