L’automne est éprouvant pour les nerfs des agriculteurs, qui doivent s’armer de patience pour pénétrer dans les champs détrempés par les pluies incessantes depuis la fin septembre. Ils sont nombreux à raconter leur galère sur les réseaux sociaux avec des photos et des vidéos montrant des ornières impressionnantes, des automotrices à betteraves dans l’eau, des buttes de pommes de terre noyées, des moissonneuses à maïs et des semoirs à céréales dans la boue…
Les débits de chantiers sont allongés, la consommation de gazole explose. Sans compter les sols matraqués par le passage des engins dans les parcelles très humides. « Je ne vais pas avoir une structure de sol idéale pour atteindre un potentiel normal en blé », s’inquiète déjà Florent Guilloteau, céréalier à Chaussy, dans le Loiret.
Les semis de blé ont pris du retard et s’effectuent en conditions très collantes. Certains exploitants se sont résignés à ressortir la charrue quand d’autres, la plupart en agriculture de conservation des sols (ACS), continuent de faire sans, grâce aux couverts. « Cependant, cela reste plutôt compliqué », convient Denis Laizé, agriculteur dans le Maine-et-Loire.