Vous devez vous connecter pour ajouter cet article à vos favoris
Effective depuis le 1er janvier 2021, la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires va bouleverser les pratiques et les relations entre les agriculteurs et leurs interlocuteurs dans les coopératives et les négoces. Et ce d’autant plus que la majorité des coopératives a fait le choix de la vente. Cette évolution impose une modification des logiciels utilisés par les technico-commerciaux et leurs clients agriculteurs. C’est le cas chez Smag, qui vient de mettre à jour ses solutions Expert et Farmer pour répondre aux exigences de l’ordonnance.
Des interfaces distinctes
Logiciel le plus basique, Smag Farmer aide l’agriculteur à optimiser sa traçabilité grâce à vingt-six points de contrôle réglementaires. Cette solution permet aussi de justifier l’état des stocks de produits phytosanitaires de l’exploitation. L’évolution la plus importante concerne Smag Expert, qui est désormais décliné en deux versions. Celle dédiée aux techniciens leur permet de continuer à accompagner les exploitants sur les sujets de semis, de fertilisation ou de travaux des sols, sans préconisation de produits phyto. Smag Expert Techniciens permet d’enregistrer directement les observations sur le terrain, les partager afin de bien maîtriser son territoire, et de suivre les démarches filières. Ce logiciel sera enrichi d’un module agroéconomique dans les prochains mois.
L’interface Smag Expert Conseillers est dédiée aux conseillers indépendants, un service amené à se développer avec la séparation du conseil et de la vente. Elle permet de réaliser des conseils spécifiques et de les partager avec les exploitants en un clic. Des observations géolocalisées aident à établir des diagnostics.
Une application pour le conseil ciblé
De son côté, Isagri (1) lance Doctofarm, une solution numérique collaborative dont l’objectif est de renforcer la proximité entre les coopératives, les négoces et les agriculteurs. L’application permet notamment aux premières d’apporter des conseils à leurs clients.
À titre d’exemple, si un agriculteur est confronté à un ravageur ou une maladie, il envoie une photo à destination du groupe. Toutes les personnes concernées – adhérents, techniciens, commerciaux – sont aussitôt informées et peuvent lui indiquer la meilleure solution à appliquer. La validation des diagnostics est effectuée systématiquement par un modérateur, et tous les participants du groupe ont l’information.
L’autre avantage de l’application Doctofarm est la géolocalisation des parcelles. Elle permet aux agriculteurs de recevoir des alertes portant sur les ravageurs et maladies et d’envoyer à leur technicien leur localisation précise pour un diagnostic.
Une solution pour le label bas carbone
Chez MyEasyFarm, l’axe d’évolution principal concerne le développement d’un logiciel pour certifier le futur label bas carbone en grandes cultures. L’éditeur de logiciels travaille en collaboration avec plusieurs instituts techniques sur la mesure du stockage du carbone dans le sol ou les émissions de gaz à effet de serre, pour interfacer leurs outils dans MyEasyCarbon. L’objectif est de remonter les informations concernant le carbone de la manière la plus simple. MyEasyFarm vient ainsi de conclure un partenariat avec Agro-Transfert afin d’adapter Simeos-AMG, son outil de simulation de l’évolution de l’état organique des sols, basé sur la méthode AMG. Ce dispositif permet d’évaluer l’évolution du stockage du carbone dans le sol, en fonction des pratiques culturales des agriculteurs. Simeos-AMG sera interfacé avec MyEasyCarbon via une API et servira au calcul du scénario de référence et à la simulation de gains potentiels de stockage de carbone dans le sol, grâce aux changements de pratique culturale des agriculteurs.
Des réflexions sont également en cours pour connecter MyEasyCarbon avec d’autres outils pouvant couvrir les autres ateliers d’une exploitation agricole (élevage, lait, agroforesterie, méthanisation).
Corinne Le Gall
(1) Isagri est l’actionnaire principal du Groupe France Agricole.
