« En diminuant les apports d'eau de 30 % sur tomates grappes hors-sol, on a une baisse moyenne de rendement de 10 % », résume Glynis Bentoumi, ingénieure en expérimentation sur la station du Caté, dans le Finistère. Des essais ont été conduits dans le cadre du projet ClimatVeg (2021-2024). Et ce, sans gagner en efficience : il faut 14 litres pour faire un kilo de tomate en itinéraire classique, et 13 litres en réduisant les apports.

L'expérimentation se poursuit : « on va essayer une baisse de 20 %, pour voir si l'on peut trouver un compromis, et étudier les substrats », prévoit Glynis Bentoumi. Et la perte de rendement n'engendre pas un gain gustatif. Une étude de Vegenov a montré que si la composition (acidité, teneur en sucre...) est différente entre une tomate stressée hydriquement et une non, les consommateurs n'ont pas fait la différence lors des dégustations à l'aveugle, pour du hors-sol comme en sol.

Meilleure efficience en sol

En pleine terre, les résultats de la station voisine Terre d'Essais sont plus concluants. La perte de rendement pour une baisse de 30 % des apports d'eau est de seulement 2 %, et l'efficience sur tomates grappes bio est améliorée : 18 l/kg sur le témoin contre 14 kg/l en réduction d'eau. « Ce qui laisse penser qu'il y a une marge de manœuvre sur le pilotage de l'irrigation », observe Glynis Bentoumi.

Autre axe de recherche : la date d'arrosage. « Habituellement, on sature le sol en eau avant implantation, et on réarrose à un stade assez avancé de la culture. On a voulu essayer sans ce plein », explique l'ingénieure. Bilan : quelques économies d'eau, passant de 550 l/m² à 520 l/m², sans perte de production, avec une reprise des arrosages plus précoce. « Mais est-ce que cela a du sens d'arroser en avril, quand l'eau est moins disponible, et de ne pas valoriser l'eau tombant en hiver ? », interroge Glynis Bentoumi.