Réunie en assemblée générale le mardi 24 septembre 2024, Interfel, l’interprofession des fruits et légumes frais, a élu pour trois ans son nouveau président, Daniel Sauvaitre. Il succède à Laurent Grandin qui occupait ce poste depuis 2018.
Une élection sur fond de tensions syndicales : dans un communiqué publié le matin, la Confédération paysanne a dénoncé un « déni démocratique », reprochant de ne pas avoir « été conviée à la désignation du candidat unique » et que les quatre organisations adhérentes à la FNSEA aient « décidé seules », excluant la Confédération paysanne et la Coordination rurale.
« De nombreuses batailles à mener »
Les équipes d’Interfel ont rendu hommage au travail du président sortant, retraçant les moments forts des six dernières années. Plan de filière, loi Agec interdisant des emballages plastiques, mobilisation de la filière durant la période du Covid, guerre en Ukraine et crise énergétique, premier plan français de souveraineté des fruits et légumes… Les dossiers ont été nombreux.
« La bataille d’importance pour éviter une énième surtransposition de la directive européenne sur les emballages n’est pas terminée, a affirmé Laurent Grandin dans son discours de clôture. Si nos informations sont bonnes, […] le décret sur les emballages devrait être abrogé. »
Et d’ajouter : « Il nous reste beaucoup à faire, de nombreuses batailles à mener, au premier plan desquelles la poursuite du financement du plan de souveraineté déjà engagé. »
Mettre en œuvre le plan de souveraineté
Charge à Daniel Sauvaitre, également président de l’Association nationale pommes poires, de prendre la relève. « Je mesure la responsabilité qui m’incombe à mon tour et le challenge difficile de succéder [à Laurent Grandin] que je dois relever, a-t-il déclaré en conclusion de l’Assemblée. À partir d’aujourd’hui, je suis sans hésitation le président du travail collectif de nos quinze familles et de nos deux collèges. »
Daniel Sauvaitre a insisté sur « quelques convictions fortes ». Parmi celles-ci, le plan de souveraineté, « prévu pour se déployer jusqu’en 2030 et même au-delà », qui doit être « mis en œuvre ». Il faut que « le nouveau gouvernement s’en saisisse tant sa pertinence est incontestable ». Sur le volet financier, « je mesure l’âpreté des arbitrages qu’il faudra obtenir pour que les promesses qui nous ont été faites soient tenues. Nous comptons pour cela sur la force de conviction d’un bon nombre de députés attachés à la cause des fruits et légumes », ajoute-t-il.
Il appelle à « ne rien lâcher sur les conditions de notre compétitivité qui doivent être établies en acceptant que l’on soit au socle des possibilités offertes par les réglementations européennes, sans contraintes nationales spécifiques supplémentaires. Ce sont les conditions pour que la souveraineté alimentaire en fruits et légumes devienne réalité. »