La Haute-Saône a de nouveau été touchée par un épisode de fortes pluies le mercredi 10 juillet 2024, causant inondations et coulées de boue sur son passage. Des « orages diluviens » qui se rajoutent à la longue liste des intempéries traversées par le département, le dixième épisode depuis le début de l’année.
Pour la FDSEA de la Haute-Saône, « ça commence à faire beaucoup », surtout pour le moral des agriculteurs, sévèrement ébranlés. Le syndicat s’inquiète en particulier de la situation économique des exploitations cet hiver, alors que « seulement 20 % des foins sont faits ».
Des épisodes imprévisibles et très localisés
Mercredi 10 juillet 2024 en fin d’après-midi, plus de 30 mm de pluie sont tombés, et jusqu’à 45 mm dans certaines communes. Selon la FDSEA du département, « les dégâts sont conséquents » sur les 25 à 30 communes touchées par ces orages.
Imprévisibles, ces orages « se forment d’un seul coup, et tombent en quelques minutes sur un endroit extrêmement localisé », témoigne le syndicat. « Ce qui est très particulier, c’est que depuis des semaines, ils tombent au même endroit. Coulées de boue, ruissellements, rues qui se transforment en véritables torrents de montagne : ça devient vraiment compliqué. »
Certains agriculteurs se sont retrouvés les pieds dans l’eau, en salle de traite, comme en témoignent les images relayées par le syndicat en Haute-Saône.
« Je m’y rends à chaque fois pour les écouter et les accompagner, c’est déjà la quatrième fois que je fais ça, raconte un représentant de la FDSEA locale. Je peux vous dire que le moral, il est dans les chaussettes. »
Retards dans les récoltes
Le syndicat précise que toutes les productions sont touchées, sans exception. « Au 12 juillet, sur le département, seulement 20 % des foins sont faits, pour les orges à peu près 60 %, tandis que le blé vient à peine de commencer à être récolté timidement, et à peine 40-50 % du colza. » Mais la météo n’est pas de la partie.
« Certains agriculteurs sont assurés et d’autres non », complète le syndicat. S’ajoute la grande préoccupation pour les producteurs de l’IGP Gruyère, qui nourrissent leur bétail « à 100 % en foin sec » : « Qu’est-ce qu’ils vont donner à manger à leur bête cet hiver ? »
La trésorerie des exploitations agricoles cet hiver inquiète particulièrement, au vu de l’état des foins « récoltés avec de la terre, du limon », conséquences des intempéries. La production laitière sera fortement impactée, à la fois sur la qualité et la quantité de sa production.
Absence de réponse politique
« À qui voulez-vous vous adresser ? Le problème avec la crise politique actuelle que traverse le pays, c’est qu’en face il n’y a plus d’interlocuteurs », déplore le syndicat.
« Pour des secteurs touchés très vigoureusement comme celui-ci, on pourrait s’attendre à une réponse politique avec des aides de trésorerie d’urgence, mais il n’y a personne. Est-ce que décider d’une enveloppe d’urgence pour les éleveurs de la Haute-Saône touchés par les orages diluviens fait partie des affaires courantes ? Il faut poser la question au ministère. »
Dernier levier envisagé par la FDSEA de la Haute-Saône pour ses agriculteurs, celui de solliciter la direction départementale des finances publiques pour des exonérations de taxe foncière sur les propriétés non bâties.