« Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, nous n’avons pas dormi, se souvient Stéphane Cornec, éleveur laitier bio à Plonéis (Finistère). Nous entendions les bourrasques, les tôles voler… Quand le jour s’est levé, nous avons découvert un spectacle de désolation, avec tous les arbres à terre. Nous allons mettre des semaines à déblayer ces mètres cubes de bois. À 36 ans, je n’ai jamais vu cela. »
Une génératrice attelée sur le tracteur pour produire de l'électricité
« Sans électricité, ni réseau téléphonique, ma priorité a été d’alimenter le tank et les deux robots pour traire les 100 vaches laitières, grâce à une génératrice attelée sur le tracteur, décrit Stéphane. Avec les agriculteurs voisins, nous avons dégagé la route pour permettre l’accès des camions de collecte. »
« Le jeudi soir, j’ai reçu un SMS de la coopérative Sodiaal indiquant qu’elle ne pouvait pas récupérer le retard en raison de l’interdiction de circulation, poursuit-il. J’ai dû jeter 6 500 litres de lait. Jusqu’au rétablissement du courant le dimanche soir, la génératrice a tourné 24 heures sur 24 à raison de 250 litres de GNR par jour. »
Un mur de la stabulation fragilisé
« Du côté du bâtiment, des tôles en fibrociment et un bardage ont été arrachés, complète Stéphane Cornec. Ma plus grosse inquiétude concerne le pignon ouest de ma stabulation construite il y a dix ans. Située sur une butte, à 15 kilomètres de Quimper, elle est dans l’axe de la pointe du Raz avec des rafales qui arrivaient à 180 km/h. »
« La poussée du vent a fragilisé le mur, remarque Stéphane. Avec mon salarié et mon apprenti, nous l’avons consolidé avant la nouvelle tempête baptisée Domingos. Les animaux étaient en panique dans le bâtiment. On constate déjà une baisse de production et quelques mammites. »