Donner la parole aux agriculteurs, avec bienveillance : voilà l’objectif affiché par les quatre bâtisseuses de « Gueules de paysans » sur les réseaux sociaux. Mathilde Schoemaker, Mélanie Méau, Brune Lebet et Amanda Meunier, du haut de leurs 24 ou 25 ans, vont à la rencontre des agriculteurs du Sud-Ouest. Il en ressort des portraits, à l’écrit, en photo et en vidéo, sur Facebook, Instagram et LinkedIn.

« Elles connaissent le sujet »

« Ça rend quelque chose de très sympa, court mais précis, qui résume bien les échanges, assure Théo Galès, éleveur porcin à Castelnau-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées, et qui s’est prêté à l’exercice à la fin de juin. Je suis content d’avoir pu dire ce que je voulais sur mon métier. Les filles sont très à l’écoute et elles connaissent le sujet. »

Trois d’entre elles viennent en effet de terminer leurs études d’ingénieure agricole à l’école de Toulouse-Purpan. Et toutes ont un lien avec le milieu agricole via leurs parents, leur conjoint ou un voisin proche. Cela dit, assure Mathilde Schoemaker, à l’origine du projet, « je pensais bien connaître l’agriculture mais j’étais complètement à côté de la plaque ! C’est quand je suis venu vivre avec mon conjoint, dans le Gers, pendant le confinement, que j’ai vu son quotidien : les difficultés, l’engagement, le stress — le manque de reconnaissance aussi. » Alors, « l’un de nos objectifs était de montrer la réalité. Et on s’est dit que les agriculteurs étaient les mieux placés pour la décrire. »

« Retranscrire la parole des paysans »

« Concrètement, nous posons des questions très ouvertes, témoigne Mélanie Méau. Notre objectif est de retranscrire la parole des paysans. Nous voulons aussi montrer la diversité du monde agricole. » Et donner envie de s’installer. D’ailleurs, reprend Mélanie, « les paysans aiment beaucoup ce projet. Et nous n’avons jamais eu de retour négatif sur les réseaux sociaux… C’est fou ! »

Comment envisagent-elles la suite, maintenant que leurs études sont terminées ? « On ne va surtout pas arrêter ! », s’exclame Mathilde Schoemaker qui espère trouver un financement, cette activité étant pour le moment bénévole.