Au volant de sa conserverie mobile, Julie Hermet se déplace chez les agriculteurs pour fabriquer des bocaux à partir des fruits et légumes invendus. Dans le département du Var, la jeune femme a créé L’Économe à La Garde (Var). Bien nommée, cette association, qui emploie aujourd’hui trois personnes, fait la chasse au gaspillage alimentaire. Après deux ans de mise au point, l’unité de transformation itinérante a vu le jour en 2021.

Dans ce mini-atelier de 9 m² ultra-optimisé logent tous les instruments nécessaires à la réalisation des conserves : une marmite de 100 l au gaz, un autoclave de 85 l, un four à vapeur ainsi qu’un espace de découpe et de décontamination. « Nous pouvons traiter entre 50 et 90 kg de fruits et légumes par jour, explique Julie Hermet. Ce volume correspond à la taille modeste des exploitations de notre territoire. Leur surplus s’élève autour de 100 kg. »

De 100 à 300 bocaux par jour

La petite entreprise travaille avec une vingtaine d’agriculteurs. « Ils nous contactent, enchaîne la fondatrice. Nous réfléchissons ensemble à une recette. Après accord sur le devis, nous convenons d’une date de passage. Le jour J, nous transformons et nous laissons les bocaux sur place. » La conserverie peut fabriquer de 100 à 300 bocaux par jour. Les recettes ? Confitures, ratatouilles, purées de légumes, sauce tomate, tartinables sucrés et salés…

« Nous conseillons les producteurs sur le prix de vente des bocaux suivant leur coût de production », souligne Julie Hermet. Pour exemple, L’Économe facture une recette de tartinable de courgette en pot de 100 g entre 2 et 3 € à l’agriculteur. Le prix de revente se situe autour de 4 à 5 €. « Il s’agit d’une source de diversification pour les producteurs, commente Julie Hermet. Nous leur facilitons la tâche. Beaucoup y pensent, mais ne le font pas faute de temps et d’équipements. »

A défaut de réseau de vente, l'agriculteur peut sinon donner sa production invendue à une association caritative et bénéficier d’un crédit d’impôt. L’Économe, qui a lancé sa propre gamme de conserves, peut aussi acheter leur surplus pour une somme symbolique. En 2022, l'association a transformé 2,3 tonnes, soit 10 000 bocaux pour les agriculteurs.