Lundi matin, le 23 septembre 2019, plus d’une trentaine d’éleveurs membres de l’Apli, de l’EMB (1) et de Faire France ont bloqué l’accès au siège et à la centrale d’achat d’Aldi dans la banlieue nord de Paris. Certains courageux avaient même fait le déplacement en tracteur depuis les Ardennes.

Dans les magasins

Ailleurs sur le territoire, des tracts ont aussi été distribués aux consommateurs directement en magasin. L’objet de cette colère : une campagne de promotion de l’enseigne de hard-discount lancée à l’occasion de ses 30 ans, avec notamment un litre de lait MDD (marque de distributeur) en rayon au prix cassé de 64 centimes.

 

« C’est une preuve que la loi EGAlim, que nous avions soutenue lors de sa mise en place, ne fonctionne pas, souligne Sylvain Louis, président de l’Apli nationale. Cette loi devait encadrer les promotions et redonner de la valeur aux producteurs. Or, il est impossible avec un tel prix en rayon d’avoir une juste rémunération pour les éleveurs laitiers. »

Sensibiliser toutes les filières

L’Apli demande donc au gouvernement, via la Répression des fraudes, de faire strictement appliquer la loi. Car l’association redoute que ce type d’annonce ne tire l’ensemble des prix vers le bas, sur le modèle d’une guerre toujours d’actualité malgré la loi votée au printemps. Ses membres auraient en effet identifié d’autres enseignes proposant en rayon des tarifs inférieurs à 70 centimes par litre.

 

« Ce prix est une provocation et c’est pourquoi nous entendons par cette action maintenir la pression sur les enseignes et les transformateurs pour au moins sécuriser les prix sur le marché intérieur européen. » À l’image de l’EMB, qui a rassemblé plus de 600 tracteurs à Ciney (Belgique) la semaine dernière à l’occasion des 10 ans de la grève du lait, l‘ambition est de fédérer plus largement toutes les filières agricoles pour dénoncer un prix qui ne couvre toujours pas les coûts de production.

(1) European Milk Board.