Alors que les charges des agriculteurs ne cessent de monter, le prix des carburants et notamment du GNR (gazole non routier) augmentent doucement, mais sûrement. Le GNR est l’un des premiers produits auquel un exploitant doit porter attention. Car lorsqu’il y a un problème avec la cuve de gazole, tout le parc de matériel risque d’être impacté. Dans les cas les plus graves, les machines de l’exploitation peuvent être paralysées ainsi que tous les travaux qui en découlent. L’objectif est donc de stocker son carburant dans les meilleures conditions afin qu’il garde le plus longtemps possible ses propriétés.
Choisir une cuve adaptée à son exploitation
Le premier élément important, c’est la cuve qui va contenir le GNR. Le volume de cette dernière doit être étudié afin qu’une fois pleine, elle contienne l’équivalent de six mois de consommation. En effet, le GNR ne se conserve que pendant ces quelques mois en fonction de sa qualité, mais aussi des conditions dans lesquelles il est stocké. Il faut également avoir à l’esprit que plus le volume d’une cuve est faible, moins le GNR est en contact avec l’air.
Ce détail a son importance afin de prévenir l’apparition de la condensation, qui peut conduire à l’arrivée de micro-organismes pouvant polluer votre carburant. Une fois la cuve sélectionnée, il est alors nécessaire de choisir son emplacement. Elle doit idéalement être à l’abri. Il est possible de l’enterrer ou de la mettre dans un bâtiment. Dans les deux cas, le GNR est protégé des grosses variations de température et notamment du gel.
Standard ou Super
Pour le remplissage de la cuve, deux types de GNR sont proposés par les fournisseurs de carburant : un « Standard » et un « Super ». Ils existent chacun en version hiver et été. Le GNR été livré entre le 1er avril et le 31 octobre est prévu pour supporter un minimum de 0°C pour le standard et –12°C pour le supérieur. Le GNR hiver lui, est livré entre le 1er novembre et le 31 mars. Il est prévu pour supporter un minimum de –15°C pour le standard et –21°C pour le supérieur.
Lors du passage du GNR d’été à celui d’hiver, il est conseillé de vider complètement la cuve. À défaut, le mélange n’aura pas la résistance maximale à la température annoncée. S’il reste du carburant d'été et que celui-ci risque de geler, un additif peut être ajouté pour retarder la solidification de la paraffine. Attention, celui-ci ne peut être utilisé qu’à titre préventif.
Car une fois le GNR gelé, la seule solution est de le réchauffer progressivement en évitant tout contact direct avec une flamme. Il en est de même si vous avez oublié d’hiverner l’un de vos matériels et que du GNR est gelé dans le circuit. Certains additifs peuvent également servir à prévenir la formation des bactéries et à éliminer l’eau de condensation.
Entretenir sa cuve
Bien qu’elle soit hermétique, la cuve de gazole peut tout de même être polluée par plusieurs facteurs. Par exemple, lors du remplissage, des petites particules peuvent entrer dans la cuve et s’accumuler avec le temps. Dans les cas les plus extrêmes, une boue d’hydrocarbure peut apparaître dans le fond de la cuve. Il en est de même en présence d’eau. Dès lors, des bactéries peuvent former une couche risquant d’obstruer les filtres. Dans le cas extrême, la pollution du carburant peut abîmer l’ensemble du circuit d’injection et donc détériorer le moteur.
C’est pour toutes ces raisons qu’il est recommandé de faire régulièrement effectuer par un professionnel un important nettoyage de la cuve de stockage. Celui-ci implique la vidange complète avec le démontage du trou d’homme, de la tuyauterie et le remplacement du filtre de la pompe. Le carburant pompé doit être stocké dans une cuve temporaire. Il est judicieux d’en profiter pour vérifier qu’il est encore utilisable. Une fois la cuve vidée, l’intérieur doit être nettoyé afin d’éliminer tous les résidus qui risquent de polluer la nouvelle livraison de GNR.