En déplacement à Luxembourg pour le Conseil agricole européen le 25 avril 2023, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau s’est exprimé devant les journalistes peu avant le début des débats avec ses homologues européens. Deux sujets principaux doivent dominer les discussions, selon le ministre : les NBT et la situation des marchés agricoles aux pays frontaliers de l’Ukraine, envahie par la Russie.

Accélérer sur les NBT

Sur la question des nouvelles techniques de modification génétique appelées NGT ou NBT, le ministre a renouvelé l’intérêt de la France pour ces technologies. « Elles sont très porteuses d’espoir en particulier dans la transition que nous souhaitons de notre modèle agricole », rappelle-t-il. La réunion avec les autres ministres européens sera pour Marc Fesneau l’occasion de trouver les moyens d’accélérer sur ce sujet car, selon lui, « beaucoup de pays dans le monde s’en sont saisis et l’Europe a pris du retard ».

Outre les perspectives que cette technologie pourrait offrir dans l’objectif de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires. Pour le ministre, elle pourrait également s’avérer utile pour pallier les effets liés à la problématique de l’eau. « On écoutera avec attention la proposition d’un calendrier et de fond porté par la Commission », souligne-t-il.

Sur les inquiétudes portées par certains acteurs sur l’étiquetage de ces technologies, le ministre a défini ses priorités. « Que l’on puisse poser cette question à un moment pourquoi pas, mais il faut rappeler que ces produits réduisent l’empreinte en phytosanitaire et en eau. On ne fait qu’accélérer des processus qui se passent naturellement », rappelle-t-il.

« La position sur les marchés doit être commune »

Marc Fesneau s’est également positionné sur la problématique aux frontières de l’Ukraine. Les dernières évolutions liées aux mesures prises par certains pays limitrophes ne sont notamment pas du goût du ministre. « Il y a un certain nombre de mesures unilatérales prises par des membres de l’Union sur lesquelles on attire la vigilance de tous », s’inquiète-t-il. Avant de rappeler : « La solidarité est commune et la position sur les marchés doit être commune. »

Le ministre n’a toutefois pas négligé les difficultés plus importantes rencontrées par les pays frontaliers de l’Ukraine en matière humaine avec les réfugiés, et économiques avec la question de l’entrée des produits agricoles ukrainiens.

Sur l’utilisation de la réserve de crise utilisée par l’Europe pour aider ces pays frontaliers, Marc Fesneau veut rester prudent. « On a besoin de savoir ce qu’on a fait des premiers millions d’euros et documenter l’enveloppe supplémentaire qui est réclamée » et de poursuivre : « Il y a aussi des conséquences sur les marchés, un peu plus loin des frontières ukrainiennes sur lesquels il faut documenter », prévient-il.