Ventes à la ferme, sur les marchés ou à des commerçants, les circuits courts ont la cote. « En 2020, 90 000 exploitations de France métropolitaine écoulent au moins une partie de leurs productions par ce biais-là », soit 23 % du total. C’est le constat que dresse Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans une note diffusée le 24 mars 2023, relative aux résultats du recensement agricole de 2020.
Une pratique variable selon les spécialisations
La vente en circuit court est plus ou moins répandue selon la spécialisation des exploitations. En termes d’engagement, les apiculteurs spécialisés sont sur la première marche du podium avec 87 % des exploitations qui pratiquent ce mode de commercialisation. Viennent ensuite les horticulteurs et pépiniéristes (79 %) ainsi que les maraîchers (entre 46 et 70 % selon les produits) qui préfèrent la proximité avec le consommateur.
A contrario, les élevages spécialisés (hors apiculture) et les grandes cultures utilisent moins cette voie des circuits courts, les contraintes de conservation, de transformation ou de débouchés des produits pesant dans ce choix. « Les exploitations spécialisées en grandes cultures sont ainsi les moins engagées » avec seulement 9 % des exploitations.
Le miel est surtout vendu en direct
La vente directe de miel concerne près de 9 exploitants sur 10. Elle est également pratiquée par un peu plus de la moitié des producteurs commercialisant des olives ou de l’huile d’olive, « mais ces derniers ne négligent pas non plus le secteur coopératif », estime Agreste.
Du côté des fruits et légumes, les producteurs diversifient un peu plus leurs circuits de commercialisation. Enfin, « les producteurs vendant du lait ou des céréales et oléoprotéagineux privilégient, quant à eux, la vente à une coopérative ou à une organisation de producteurs », explique Agreste.
53 % des agriculteurs bio choisissent la vente en circuit court
Comparativement au conventionnel, la vente en circuit court est plus fréquente en agriculture biologique. « Ainsi, 53 % des producteurs bio commercialisent via une filière courte contre 19 % des exploitants conventionnels », détaille le ministère. Quasi inexistant chez les apiculteurs spécialisés, l’écart est particulièrement marqué en polyculture et polyélevage où 67 % des exploitants en bio vendent en circuit court contre 26 % en conventionnel.
La vente à la ferme privilégiée
En 2020, près de deux tiers des exploitations vendant en filière courte le font d’abord à la ferme. « Ce mode de commercialisation séduit particulièrement les viticulteurs spécialisés impliqués dans les filières courtes (82 %), mais moins leurs homologues maraîchers (49 % ) ou ceux élevant des bovins pour la viande (44 %) », souligne Agreste.
Parmi les modes de vente en circuit court les plus répandues, vient ensuite la vente à un commerçant détaillant et la vente sur les marchés. Pour ce dernier, les maraîchers y sont particulièrement sensibles avec plus de la moitié des exploitants vendant en circuit court. La vente en Amap (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) et en restauration collective sont les modes les moins répandues.