Léa Dulos et Damien David ont voulu leur ferme « Lait Prés verts » ouverte aux visiteurs. « Nous produisons du lait et du fromage. Mais l’idée, c’est surtout de faire venir des gens à la ferme, souligne Léa. C’est en accès libre toute l’année, les gens viennent quand ils veulent. Ils voient les vêlages, le parage, la vraie vie de la ferme. »
L’exploitation a été reprise en 2019 et ils ont déjà multiplié les activités et réfléchissent sans cesse à en créer de nouvelles. Tous les deux se sont rencontrés alors qu’ils étaient étudiants à l’ESA (École supérieure des agricultures), lui se spécialisant dans l’élevage, elle dans l’agronomie. Déjà amoureux, ils ont ensuite multiplié les expériences professionnelles à travers l’Europe de l’Est et l’ouest de la France. « On voulait voir plein de métiers différents. »
Améliorer le pâturage et la longévité
Ils ont jeté leur dévolu sur une exploitation laitière de Guérande, en bordure de La Baule et proche de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. Conduite en bio, celle-ci s’étend sur 95 ha et abrite un troupeau qu’ils ont fait passer de 65 à 90 vaches. Damien porte une grande attention à la gestion de l’herbe et au bien-être des animaux. Il résume ainsi leurs objectifs : « Obtenir 7 000 litres de lait par vache en produisant l’énergie et les protéines à la ferme. Donc sans achat à l’extérieur. » Il compte atteindre ce litrage dès l’an prochain.
La ration est composée de méteil, de maïs épi et de pâturage tournant dynamique. « Un grand champ est divisé en paddocks, explique Damien. Ça permet une meilleure gestion de l’herbe, avec moins de rejets. » Cette technique a permis d’accroître le rendement fourrager et d’augmenter le nombre de vaches.
Damien cherche aussi à améliorer la longévité du troupeau. « Pour éviter les boiteries, nous avons refait les chemins qu’utilisent les vaches et bétonné une partie. » Le parage des sabots est réalisé quatre fois par an. Pour éviter les mammites, une attention particulière est portée à l’hygiène de traite et à la litière. Le taux de renouvellement est ainsi très bas, de 17 %.
2 800 références en magasin
Le projet global s’est dessiné progressivement. En 2021, Léa et Damien aménagent une fromagerie. L’année suivante, ils créent un magasin, ainsi qu’une salle de réception qu’ils louent pour des mariages, des fêtes de famille et des séminaires d’entreprise. La fromagerie transforme 150 000 litres de lait cru sur une production totale de 600 000 litres et un quota de 721 000 litres. « On l’atteindra dans un an ou deux », commentent Léa et Damien, qui élaborent des tomes, un bleu et, de manière saisonnière, de la mozzarella.

Ils viennent de passer un partenariat avec un grossiste de Rungis et préparent l’agrandissement de la fromagerie pour aussi fabriquer de la crème et du beurre et ajouter une cave d’affinage. Et ils étoffent cette année leur atelier porcin, qui passe d’une quinzaine à une cinquantaine de cochons, élevés sur paille et nourris au petit-lait.
Le magasin, ouvert 12 mois sur 12, s’étend sur 150 m² et propose 2 800 références, venant de 180 fournisseurs différents. « Ce qui est dur, ici, c’est la saisonnalité, soupire Léa. Sur la presqu’île de Guérande, 70 % des logements sont des résidences secondaires. Notre salut tient à la maîtrise des marges. Et à la salle de réception, toujours occupée. Les réservations pour 2026 viennent de commencer ! »

Enfin, le couple organise des soirées festives à la ferme, raclettes et barbecues-concerts, petits-déjeuners le dimanche. Et encore des visites guidées une fois par semaine durant les vacances scolaires. « C’est authentique et simple », souligne Léa. Damien renchérit : « On vit bien de notre métier et on est heureux de le faire. »