C’est en rencontrant son épouse que Julien Lochou a eu envie de changer de métier et devenir agriculteur à Nailhac, en Dordogne. Pendant des années, il a été responsable d’un négoce de matériaux de construction. Au fil des ans, il avait pris l’habitude de donner un coup de main à ses beaux-parents au moment de la récolte de noix. En 2019, il quitte son emploi et rejoint la ferme en tant que salarié.

« J’ai appris le métier auprès de mon beau-père. J’étais surtout intéressé par la noix. C’est un produit phare de notre région. Elle fait partie du patrimoine périgourdin. Ici, nous sommes producteurs depuis 1932. » Julien reprend la ferme en mars 2022, date à laquelle son beau-père fait valoir ses droits à la retraite en tant que chef d’exploitation. Il représente la quatrième génération. Il a acquis les terres avec son épouse, non exploitante. Papa de deux jeunes enfants, Julien a conservé trois salariés : un employé à temps plein, un salarié en groupement d’employeurs un jour par semaine et son beau-père, Alain, à mi-temps. Celui-ci se consacre principalement à l’élevage.

De nouvelles plantations de noyers sont prévues avec l’acquisition d’une parcelle sur la commune d’Ayen en Corrèze. ( ©  Claude-Hélène Yvard)

L'exploitation de 220 ha de SAU compte deux productions : l’élevage bovin avec 140 mères de race limousine et la production de noix en plein développement. Aux côtés de son beau-père, Julien apprend comment bien surveiller le cheptel et être présent au moment des vêlages, même s’il est plus à l’aise avec l’activité arboricole. « Nous enregistrons environ 140 naissances par an. Le gros de notre activité d'élevage, c’est l’engraissement et la production de taurillons », précise l’exploitant.

Laboratoire avec huilerie

Le beau-père de Julien avait investi en 2019 pour mécaniser la production de noix en prévision de la reprise de la ferme : création d’un bâtiment qui permet le lavage, le séchage et le stockage des noix, acquisition d’un trieur optique pour faciliter le tri et réduire la main-d’œuvre. « L’idée est de pouvoir assurer l’intégralité de la récolte avec quatre personnes et ne plus dépendre de saisonniers, difficiles à recruter. Mon projet est de transformer la noix en divers produits. »

Julien Lochou a investi dès son installation dans un laboratoire qui comporte une huilerie. Les surfaces de noyers sont en progression avec l’acquisition en cours de 10 ha sur Ayen (Corrèze). De nouvelles plantations sont prévues à l’automne. L’agriculteur a décidé de sortir du système coopératif. Sa production de 200 tonnes de moyenne annuelle est désormais commercialisée via des acheteurs privés en big-bags de 800 kg. Une bonne part est destinée à l’exportation.

Julien Lochou a créé une gamme de produits à base de noix (huile, cerneaux, noix en coque) commercialisée en vente directe sous la marque « Terre de noyers ». ( ©  Claude-Hélène Yvard)

Création d’une marque

Depuis la récolte de 2022, la SCEA du Verdier a créé une gamme de produits à base de noix : huile, cerneaux, noix en coque pour les commercialiser en vente directe. « Nous avons créé notre propre marque, “Terre de noyers”. Nous commercialisons nos produits dans des épiceries fines du secteur, des boutiques de producteurs ou sur les marchés de producteurs en saison estivale. Notre gamme est présente sur des sites touristiques, comme le château de Hautefort ou encore à Lascaux, un des lieux les plus visités de la Dordogne.

Nous développons aussi notre présence sur les réseaux sociaux », énumère Julien Lochou. La SCEA du Verdier participe aussi à des salons à Paris et à des manifestations gastronomiques. Les projets ne manquent pas : le souhait de Julien serait de commercialiser de la farine de noix auprès des boulangeries de la Dordogne ou encore de participer à des concours, comme celui du Salon de l’agriculture de Paris.