« Nous avons à cœur de développer une filière française » pour la tomate, a indiqué Albert Mathieu, PDG de Panzani, le 7 février 2024 à l’occasion d’une conférence de presse pour lancer plusieurs références de pâtes fraîches. Il estime qu’actuellement, la production française n’est pas suffisamment développée pour que le groupe se tourne vers un approvisionnement tricolore. « Nous avons besoin de 100 000 tonnes de tomates pour nos produits, et la production française totale est de 140 000 tonnes, pour des besoins français totaux de 1 million de tonnes », chiffre-t-il. Le groupe français s’approvisionne en tomates en Espagne et en Italie.
Garantir les débouchés
« Dès la récolte prochaine, nous commencerons à utiliser l’équivalent de 6 000 tonnes de tomates françaises fraîches », a assuré Albert Mathieu. Un « plan de montée en puissance progressif » est prévu pour les prochaines années. Il explique : « Nous avons la volonté de développer cette filière pour pouvoir progressivement mettre en place sur la tomate une stratégie similaire à celle qui a été construite ces dernières années sur le blé dur. » Pour ses pâtes de la marque Panzani, le pastier s’était donné comme objectif de s’approvisionner à 100 % en blé dur issu de sa démarche « Blé responsable français » (BRF) à partir de 2025. Il achète actuellement un tiers de la récolte française de blé dur.
Panzani travaille depuis un an et demi avec l’entreprise « Le Panier provençal », qui transforme les tomates en pulpes. L’enjeu est de « donner de la visibilité sur la montée en puissance, de travailler sur des contrats pluriannuels, et de permettre de garantir des débouchés aux agriculteurs, explique Albert Mathieu. La rotation tomate-blé dur est une très belle rotation. Nous travaillons sur un plan holistique, car il y a beaucoup de synergies entre ces deux cultures. »
Blé « BRF » et pommes de terre
Les nouvelles pâtes fraîches (simples et farcies), qui seront lancées en mars 2024, seront fabriquées à partir de blé dur français « BRF ». Les volumes, « assez marginaux », viendront « s’ajouter aux 470 000 tonnes que nous achetons aujourd’hui en France », indique Albert Mathieu.
Panzani va également proposer des gnocchis, composés majoritairement de flocons de pomme de terre. Ils proviendront du nord de la France, de la Belgique et des Pays-Bas.