FranceAgriMer et Interfel (1) ont présenté les résultats du baromètre de confiance des Français envers les fruits et légumes frais. Mise en place depuis 2014, l’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 015 personnes représentatives de la population des 18-75 ans.

+4 points de confiance en 2019

« Après quelques signes d’effritement en 2018, les Français ont un regain de confiance envers la catégorie des fruits et légumes en 2019 », indique Sandra Marie, du cabinet CSA Research qui a réalisé l’étude. La confiance des consommateurs a en effet gagné quatre points entre 2018 et 2019 pour les légumes (93 % en 2019) comme pour les fruits (90 % en 2019).

 

« Cette évolution est portée par la catégorie des 50 ans et plus, les plus gros consommateurs de fruits et légumes en France, qui étaient à l’origine de l’érosion en 2018 », explique Sandra Marie.

Une appréciation liée à l’actualité

Cette reprise de confiance est liée à un contexte favorable, avec une médiatisation moins forte des produits phytos. « Les traitements chimiques restent la première source de préoccupation, mais les inquiétudes s’estompent, ajoute-t-elle. La part des interrogés ayant évoqué les pesticides et leurs conséquences est en recul, à 24 %, alors que ces dernières années elle était stable autour de 28 %. On sent une moindre présence à l’esprit de ce sujet. »

 

L’enquête a été réalisée à la fin de l’année 2019, pendant les manifestations des producteurs contre l’agribashing. « Cette actualité a été retenue par les consommateurs : ils sont plus nombreux à mentionner la difficulté des producteurs, » analyse Sandra Marie. À noter que les réponses ont été recueillies avant la crise du Covid-19.

Origine et labels, leviers de confiance

Comme en 2018, l’origine des produits est en tête du podium des facteurs de réassurance. 34 % des Français y sont en effet sensibles, contre 29 % en 2018 et 22 % en 2017. « La provenance et l’origine sont d’autant plus importantes qu’elles ont une place de premier plan lors de l’achat. Elles ont également une visibilité plus satisfaisante en rayon. La production locale ou française est aussi rassurante que le bio, souligne Sandra Marie. Le prix apparaît au contraire plus secondaire, ce qui est assez atypique. »

 

Les labels jouent de même un rôle rassurant. « Quels que soient les labels, ils donnent davantage confiance envers les fruits et légumes, poursuit-elle. Le bio arrive en premier, il est très connu et sa signification est comprise. Les logos d’origines (AOP, AOC, IGP) sont également rassurants, mais encore faiblement associés aux fruits et légumes. » En revanche, si d’autres labels tels HVE (Haute Valeur Environnementale) ou Agriconfiance rassurent, ils sont assez peu connus du grand public.

Un manque d’information

Seul un Français sur deux se sent suffisamment informé sur les fruits et légumes. « 47 % pensent par exemple qu’il est possible de produire autant sans pesticides, ou qu’il y a des OGM dans les fruits et légumes frais, rapporte Sandra Marie. Il est important de continuer à communiquer sur la catégorie pour renforcer leurs connaissances et lutter contre les idées reçues qui ont tendance à persister. »

(1) Interprofession des fruits et légumes frais