Depuis 2017, la chambre d’agriculture de Lozère propose des formations aux agriculteurs élus dans une collectivité locale. « Notre objectif est de leur présenter les personnes auxquelles ils peuvent faire appel dans les différents organismes, afin de les aider à être plus efficaces dans la gestion de leur territoire », explique Samuel Delpuech, qui anime ces formations.
« Connaître les bons interlocuteurs est important, souligne Philippe Buffier, éleveur de brebis laitières à Montrodat, qui a participé à une formation au printemps 2021. En conseil municipal, lorsque nous avons abordé l’utilisation des produits locaux à la cantine, par exemple, j’ai indiqué qui était la personne à contacter à la chambre d’agriculture pour la restauration hors foyer. » Il s’est également informé sur la réglementation concernant les chemins ruraux. « Une juriste nous a détaillé les différents types de ceux-ci, en précisant qui devait les entretenir, explique-t-il. Cela me permettra de répondre aux agriculteurs qui m’interpellent sur ce thème. »
Être force de proposition
Et Vincent Bonnet, éleveur à Peyre en Aubrac, d’ajouter : « Les organismes agricoles ont des compétences pour accompagner les communes. C’est un appui bienvenu à un moment où les moyens de celles-ci se réduisent. » Ce jeune conseiller municipal, désireux d’être force de proposition, ne veut pas se contenter de « faire comme on a toujours fait ». Au cours de la formation, il a notamment découvert qu’il était possible de déléguer à la Safer la gestion des sectionnaux, des pâturages communaux attribués à des agriculteurs. « Cet organisme extérieur intervient de façon plus neutre, ce qui évite les conflits d’intérêts », relève-t-il.
Grâce à l’intervenant de la DDT (1), Vincent Bonnet a obtenu des informations sur les diverses façons d’encadrer l’urbanisation. « Peyre en Aubrac est née de la fusion d’Aumont-Aubrac, qui a un plan local d’urbanisme, et de communes plus petites, avec une simple carte communale, explique-t-il. Chaque formule a ses avantages et ses inconvénients. Cela va nourrir ma réflexion avant d’aborder ce thème en conseil municipal. »
Connaître les interlocuteurs
Éleveur à Grandvals et maire depuis 2020, Laurent Prat a apprécié de rencontrer en personne les interlocuteurs des différents organismes. « Cela facilite ensuite le contact », note-t-il. Après la formation, il a ainsi fait appel à un intervenant de la Safer et à un autre de la chambre d’agriculture, tous deux compétents en matière d’eau, pour mettre sur pied un projet d’aménagement en tenant compte de la réglementation, qui est complexe dans ce domaine. « Nous voulons installer une potence qui facilite le remplissage des tonnes destinées à l’abreuvement et créer, par ailleurs, une mare avec une table et des bancs à côté, qui inviteront les randonneurs à s’arrêter », explique ce maire.
Il prévoit également de faire appel à la chambre d’agriculture, afin de mettre en place un travail sur la transmission, un thème important pour le maintien de l’activité dans la commune. Frédérique Ehrhard
(1) Direction départementale des territoires.