Les groupements fonciers agricoles mutuels (GFAM) ont été créés dans la Marne à partir des années 1970. Cinquante ans plus tard, ils poursuivent leur mission d’origine : « apporter une réponse collective à une situation individuelle, en mutualisant des capitaux pour acheter du foncier agricole », explique Sébastien Mangeart, président du comité de liaison des GFAM de la Marne et des Ardennes. Ces groupements sont actuellement propriétaires de 3 400 hectares loués à 260 fermiers.
Baux de 25 ans à long préavis
Julien Boucquemont est l’un d’entre eux. Installé sur la commune de Soudron (Marne) hors cadre familial en 2018, le jeune homme de 26 ans loue 33 hectares de terres à deux GFAM, sur les 110 hectares qu’il exploite. « Les GFAM sont des propriétaires idéaux. Ils n’ont pas pour vocation de vendre le foncier qu’ils possèdent, ni à le reprendre », analyse-t-il. Pour sécuriser au mieux le fermier en place, des baux de 25 ans à long préavis ont été signés.
Lorsque du foncier se libère, un appel à candidatures est lancé pour trouver le futur fermier du GFAM. Plusieurs critères sont analysés. « Nous souhaitons que le fermier exploite personnellement les biens loués, de façon continue et permanente. Nous privilégions les locataires jeunes et qui exploitent moins de 140 hectares, soit le seuil au-dessus duquel une demande d’autorisation d’exploiter est nécessaire dans la Marne », relate Sébastien Mangeart.
La décision finale revient à l’assemblée générale du GFAM qui regroupe les porteurs de parts qui le composent. Les candidats présentent leur parcours et projets. « J’ai été choisi parmi une dizaine de postulants », se remémore Julien Boucquemont. « Je m’investis dans la profession agricole mais également pour mon territoire comme pompier volontaire. » Des arguments qui ont plu aux membres de l’assemblée générale. « Nous sommes également sensibles au fait que le fermier et sa famille s’impliquent dans la vie des groupements, en détenant des parts sociales par exemple », souligne Sébastien Mangeart.