« La décision est prise de repartir sur le terrain ! » Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, l’a annoncé ce mardi 22 octobre 2024, en fin d’après-midi, lors d’une conférence de presse à Paris. Aux côtés de Pierrick Horel, le président de JA, il a précisé que la décision d’entrer dans une action nationale a été arbitrée hier soir, le 21 octobre, lors d’un conseil d’administration.
« Les agriculteurs ont besoin d’exprimer leur colère »
Après « On marche sur la tête », qui a mobilisé le monde agricole il y a un peu moins d’un an, les agriculteurs s’apprêtent donc à manifester à nouveau à partir de la mi-novembre. « Les agriculteurs ont besoin d’exprimer leur colère, complète Pierrick Horel. On n’a pas su régler les problèmes de compétitivité, de simplification franco-française. »
Parmi les revendications, les deux porte-parole des syndicats demandent « de la simplification, de la clarté, de la responsabilité » et des « actions du gouvernement tout de suite ». Ils réclament notamment la concrétisation des promesses du gouvernement, telles que :
- La mise en œuvre urgente du prêt garanti par l’État (PGE) pour accompagner les exploitations en difficulté ;
- L’application du contrôle unique sur les exploitations ;
- Ou encore sur le sujet des épidémies de FCO (1), de « nous dire à quel moment les éleveurs vont être indemnisés ».
Si le gouvernement s’était engagé l’hiver dernier à prendre soixante-dix engagements en faveur des agriculteurs, les mauvaises récoltes, les pluies quasi incessantes ou encore les épidémies animales ont eu raison de leur patience. Depuis plusieurs semaines, les actions des syndicats se multiplient sur le terrain, particulièrement en Occitanie, d’où était parti le mouvement de contestation l’hiver dernier.

Le Mercosur a ranimé les tensions
Panneaux de communes échangés, déversements de foin ou paille devant les bâtiments publics, affiches tenant lieu d’avertissement… Les actions coup de poing se multiplient sur le territoire. « Ce qui vient faire déborder le vase, qui est déjà bien rempli, c’est le sujet du Mercosur où on viendrait finalement expliquer aux agriculteurs que les sujets européens pas traités depuis juin viendraient se faire inonder par le Mercosur aujourd’hui », a souligné Pierrick Horel.
Cet appel intervient sur fond de négociations d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie). Arnaud Rousseau a qualifié dans les colonnes de Ouest-France, de « ligne écarlate » la possibilité d’un tel accord commercial qui pourrait être signé lors du sommet du G20 qui débute le 18 novembre à Rio.
Accord avec le Mercosur : la rumeur qui ne passe pas (21/10/2024)
(1) Fièvre catarrhale ovine.