Consultée à l’approche de la prochaine conférence sociale, la FNSEA a rencontré la Première ministre Élisabeth Borne à Matignon le 9 octobre 2023. Représentée par Arnaud Rousseau, son président, et Jérôme Volle, celui de sa commission de l'emploi, le syndicat a de nouveau appuyé la cause de l’agriculture pour qu’elle obtienne le statut de « secteur en tension » sur le marché de l’emploi. Un statut qui permettrait notamment de faciliter la venue d’employés étrangers.
Cette demande est justifiée selon le syndicat parce que « 70 000 postes qui restent sans candidat » chaque année notamment. Dans le communiqué qui a suivi cette rencontre, la FNSEA fait également mention de la concurrence européenne « en matière de coût du travail, aussi bien pour les emplois permanents que pour les emplois saisonniers » qui s’ajoutent aux difficultés à recruter sur le territoire.
Bientôt un titre de séjour ?
Avec la loi sur l'immigration qui sera discutée dès le 6 novembre prochain, ce statut de « métier en tension » va gagner en importance. Le gouvernement prévoit en effet de créer un titre de séjour spécifique qui permettrait de régulariser, au moins de façon temporaire, les travailleurs étrangers évoluant dans ces secteurs d’activité.
Le syndicat majoritaire a également tenu à fustiger « les pratiques de prestataires de services peu scrupuleux », qui « abusent de leur pouvoir pour léser ces salariés et les mettre en danger ». L’attribution du statut de « métier en tension » au secteur agricole « favorisera l’embauche directe et limitera le recours aux prestataires », assure la FNSEA. En plus de ce statut, le syndicat renouvelle aussi son souhait de voir le gouvernement « aller plus loin sur le sujet de l’attractivité des métiers agricoles ».
Un mot sur la hausse des redevances
La FNSEA a profité de cette entrevue avec la locataire de Matignon pour pointer les hausses des redevances pour « pollution diffuse » et celle pour le « prélèvement en eau », prévues dans le projet de loi de finances pour 2024. « Deux augmentations supérieures à 20 %, alors même que le gouvernement s’était engagé à réduire les impôts de production », peste le syndicat.