« Emmanuel Macron a considéré les corps intermédiaires comme des ralentisseurs de réforme, qu’on allait l’empêcher de réformer », a martelé Christiane Lambert lors du 73e congrès de la FNSEA le 27 mars à Nancy. La présidente du syndicat majoritaire a reproché au président de la République son manque de considération et d’écoute à l’égard de son organisation : « Il nous a méprisés. »

Le grand débat oublie les syndicats

Un sentiment illustré par la position d’Emmanuel Macron dans le grand débat national. « On ne va pas pouvoir avoir un président de la République qui fasse un grand débat tous les 3 jours, a insisté l’agricultrice du Maine-et-Loire. Le corps intermédiaire se situe entre le décideur et le peuple. Si le président de la République décide d’aller lui-même dans le grand débat, il ne permet aux corps intermédiaires d’y participer. »

 

Si le président se désintéresse des corps intermédiaires, les agriculteurs aussi. Le chiffre record d’abstention de 53,6 % aux dernières élections aux chambres d’agriculture pour le collège des chefs d’exploitation en février dernier l’a prouvé. La présidente de la FNSEA a pris sa part de responsabilité dans ce sentiment d’éloignement. « On ne passe pas assez de temps sur le rendre compte, à expliquer à nos adhérents ce qu’on fait pour améliorer les dossiers. »