La consultation publique est ouverte du 4 avril au 4 mai 2025. Initiée en réponse aux propositions de la convention citoyenne pour le climat et inscrite dans les objectifs de la loi Climat et Résilience de 2021, cette stratégie se veut le fer de lance de la politique gouvernementale en matière d’alimentation durable, de nutrition et de lutte contre le changement climatique à l’horizon de 2030.
« C’est une exceptionnelle occasion manquée de doter enfin la France d’une stratégie ambitieuse et cohérente munie d’objectifs, d’une trajectoire et d’indicateurs précis pour répondre aux urgences environnementales, de santé publique et de justice sociale de l’alimentation », tance le Réseau Action Climat (RAC), dans un communiqué diffusé dans la foulée de l’ouverture à consultation. À ce stade, aucun objectif chiffré de réduction de consommation de viande ne figure dans le projet gouvernemental.
Cette omission, que le RAC attribue à la pression de la Fédération des entreprises de charcuterie traiteur (Fict), constitue un véritable « pied de nez à la société civile et à la communauté scientifique », alors même que 85 % des Français se déclarent favorables à des campagnes publiques encourageant à manger moins de viande, selon le RAC.
Objectifs et mesures contraignantes
Le RAC et une cinquantaine d’autres organisations de la société civile — regroupant des acteurs environnementaux, de santé publique et de défense des consommateurs — ont publié leur décryptage de cette stratégie qu’ils jugent « cruciale pour accompagner au mieux l’évolution de nos systèmes alimentaires vers le moins et mieux de produits animaux ». Le texte renvoie de façon floue aux objectifs de la stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui ne sont pas non plus chiffrés, déplorent les signataires.
Tout en reconnaissant quelques points positifs comme l’approche interministérielle et la « pose de premiers jalons » pour améliorer l’accès pour tous à une alimentation saine, le collectif appelle à un renforcement significatif de la stratégie à travers des objectifs clairs, des mesures contraignantes et des moyens adéquats.
Fruit d’une élaboration interministérielle impliquant les ministères de l’Agriculture, de la Santé et de l’Environnement, la Snanc ambitionne de définir les orientations d’une politique alimentaire moins émettrice de gaz à effet de serre, plus respectueuse de la biodiversité et de la santé humaine, tout en garantissant la souveraineté alimentaire et en favorisant des systèmes agricoles résilients. Elle sera ensuite déclinée dans les prochains programme national nutrition santé (PNNS 5) et programme national de l’alimentation (PNA 4) pour la période de 2025-2030.