Quatre scénarios pour l’avenir des volailles de chair

Avec un peu plus de 3 000 exploitations concernées, les Pays de la Loire forment la deuxième région productrice de volailles de chair en France. « La filière ligérienne a deux atouts : la diversité des espèces et des modes de production, pointe Isabelle Leballeur, éleveuse dans la Sarthe et élue référente en volailles à la chambre régionale d’agriculture. Pour autant, elle a de gros défis à relever. »

Objectif 2040

À la fin de novembre, l’instance a présenté quatre schémas d’évolution à l’horizon de 2040. « Tous vraisemblables », précise Valentine Le Cras, du service de l'économie et de la prospective. Deux trajectoires reposent sur une rupture : économique pour l’une avec moins d’interventionnisme et un recul du pouvoir d’achat ; politique pour l’autre avec une application stricte des lois Egalim et la mise en place de clauses miroirs dans les échanges commerciaux.

Le troisième cadre de réflexion intègre l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne et le renforcement des réglementations (bien-être animal, eau…). Quant au quatrième scénario, dit « tendanciel », il répond à l’enjeu CO2, au changement climatique et aux défis sanitaires, de dédensification des élevages reproducteurs notamment.

Moins de bâtiments et moins d’actifs

Pour chaque scénario, la chambre régionale a étudié l’impact sur la production, le parc de bâtiments et le nombre d’actifs. Dans toutes les situations, elle constate un recul du nombre d’actifs. Sur la base de 1 480 UTH en 2023, ce repli varie de –5 % à –45 %. Concernant les surfaces de production (4 millions de m² en 2023), trois scénarios se soldent par une diminution : –19 %, –33 % et –40 %. Seul rescapé : le schéma de rupture politique avec +1 %.

Enfin, en termes de production, deux approches tirent leur épingle du jeu : le schéma de rupture politique avec +40 % et le schéma tendanciel avec +17 % comparativement à 2023 (353 000 tec (1)) . Tous critères confondus, « ce scénario (tendanciel, NDLR) semble le plus plausible en sachant que ce travail prospectif permet d’explorer le futur, pas de le prédire », indique Valentine Le Cras.