L’interprofession française du miscanthus, l’IFM, a officiellement été reconnue comme organisation interprofessionnelle par le ministère de l’Agriculture dans un arrêté publié le 3 mars 2025 au Journal officiel. « Nous avons ressenti le besoin de se structurer en interprofession », a expliqué Cyril Cogniard, président de l’IFM, lors d’une conférence de presse le 10 juin 2025. « C’est important pour une filière d’être visible, organisée, représentative et de pouvoir être un interlocuteur, notamment auprès des pouvoirs publics. »
Un budget d’environ 100 000 euros
L’objectif de cette jeune organisation est d’aboutir à un accord interprofessionnel dans les prochains mois, et notamment d’élaborer une cotisation volontaire obligatoire (CVO). « Nous en sommes encore au tout début des discussions », indique Alain Jeanroy, président de France Miscanthus.
« Le budget global que l’on vise, à répartir sur les trois collèges [producteurs, producteurs de plants et transformateurs, NDLR], est de l’ordre de 100 000 euros pour commencer », poursuit-il. Cette somme ne sera a priori pas répartie de manière égale entre les trois collèges. Des cofinancements sont également envisagés par des sociétés privées, l’État ou d’autres institutions.
Financer la recherche, la communication…
Cet accord interprofessionnel pourrait « nous ouvrir la porte de financements pour aller beaucoup plus loin sur nos sujets de prédilection », a expliqué Alain Jeanroy, comme :
- Améliorer les connaissances de la filière grâce à un suivi régulier de la production et des débouchés ;
- Renforcer la communication et la promotion de la filière. « Il faudrait être présent sur tous les salons d’élevage », estime-t-il par exemple. Le débouché en litière animale est désormais le principal ;
- Soutenir la recherche sur la génétique, les itinéraires culturaux, les services écosystémiques (stockage de carbone, biodiversité…), les débouchés… Sur ce dernier point, le miscanthus est par exemple « en retard sur le lin et le chanvre » quant à la bioconstruction, juge-t-il.
- Développer la connaissance de la gestion des sous-produits. « Les déshydrateurs sont intéressés par la qualité des cendres, la gestion de l’épandage… », explique Alain Jeanroy.
Des surfaces en forte hausse
Les surfaces françaises de miscanthus ont augmenté de 12 % par an en moyenne ces cinq dernières années. En 2024, elles atteignaient 11 459 hectares, dans 2 648 exploitations. L’interprofession estime qu’elles couvriraient 12 600 hectares en 2025. Elle promeut « l’intégration du miscanthus comme une culture de diversification rentable », indique Cyril Cogniard.