Bonduelle affiche un chiffre d’affaires de 2,37 milliards d’euros, pratiquement inchangé par rapport à l’exercice précédent et un résultat opérationnel courant en hausse de 14,3 %, selon un communiqué diffusé le 4 octobre 2024. La perte nette de 119,8 millions d’euros sur cet exercice clos le 30 juin, contre un bénéfice de 14,5 millions sur l’exercice précédent déjà en forte baisse, est essentiellement due à des « dépréciations d’actifs » de son activité frais en Amérique du Nord.

Cette baisse est aussi dans une moindre mesure liée à son usine de Saint-Mihiel dans la Meuse. Bonduelle a annoncé à la fin d'août la cession de ce site, qui emploie 159 personnes. Il a aussi entamé « une négociation exclusive » avec Les Crudettes du groupe LSDH pour la reprise de son activité de salades en sachet en France et avec Taylor Farms en Allemagne.

Les entités de Bonduelle aux États-Unis et en Italie sont épargnées par ces projets censés permettre au groupe « l’accélération de ses activités sur le marché du traiteur frais, de la conserve et du surgelé » en Europe. Sur l’exercice, l’activité en Amérique du Nord reste « en repli », avec un « segment des salades en sachet » en reflux.

Progression des ventes en Europe

En revanche, les ventes progressent dans la zone Europe, qui représente près des deux tiers de l’activité. Et ce « malgré un ralentissement de son activité qui reflète un climat de consommation morose sur le dernier trimestre ».

« L’année à venir sera une période de transition importante où nous déploierons notre plan de transformation pour préparer un rebond puis une accélération de nos performances dans les années qui suivront », a déclaré Xavier Unkovic, le directeur général du groupe, cité dans le communiqué.

Dans un climat « de préoccupation du consommateur relatif à son pouvoir d’achat », le groupe « entend accentuer sa politique d’innovations », appuyée par un renforcement de ses investissements en marketing, en particulier sur le marché américain, indique-t-il.

Bonduelle « a pour objectif, pour cette année de transition, une stabilité de son activité et de son résultat opérationnel courant, tous deux en données comparables », soit à taux de change et périmètre constants.

Lancement aux États-Unis

Lundi 7 octobre, Bonduelle a annoncé le lancement de sa marque historique aux États-Unis, où le groupe s’est récemment délesté d’une activité moins lucrative de fabrication de produits pour des marques de distributeur des supermarchés. « À partir du début d'octobre, nous lançons notre premier produit de la marque Bonduelle […] aux États-Unis, qui deviendra un acteur clé du végétal dans ce pays », a déclaré Xavier Unkovic lors d’une conférence de presse à Paris.

En 2022, alors que ses activités en Amérique du Nord étaient en repli, Bonduelle avait cédé 65 % de sa filiale Bonduelle Americas Long Life, sa branche de conserves et surgelés, aux investisseurs institutionnels du Fonds de solidarité FTQ et de la Caisse de dépôt et placement du Québec. L’activité Bonduelle Americas Long Life, très tournée vers les produits vendus sous marques de distributeur (MDD), avait réalisé un chiffre d’affaires d’environ 650 millions d’euros en 2021-2022.

Plan de transformation

Le groupe a choisi de se concentrer sur ses marques propres (Cassegrain, Bonduelle) : pour Xavier Unkovic, implanter la marque historique aux États-Unis, où les boîtes de petits pois et haricots Bonduelle seront notamment commercialisées par l’enseigne Walmart, est « la seule façon » pour l’entreprise de « redevenir profitable » sur le continent.

Bonduelle a également présenté le 7 octobre « un plan de transformation à trois ans », avec « pour objectif l’amélioration de la performance financière » et une hausse de la rentabilité d’ici à 2027-2028. Il ne prévoit pas de restructuration industrielle, mais table sur une « planification stratégique », notamment avec l’amélioration de la performance et la modernisation des vieux emballages conserve.