« À la fin de septembre, la récolte de 2023 du lin fibre, dont la majorité provient de variétés de printemps, s’annonce décevante, impactée par des épisodes secs et humides au printemps. Les rendements de paille atteindraient de 3,5 à 5,5 t/ha contre environ 6,5 t/ha pour une année moyenne, avec une longueur et une richesse en fibres amoindries. Le rouissage a, quant à lui, été globalement bon. Un constat partagé à l’ensemble de la zone de production européenne qui s’étale de Caen à Amsterdam, et dont 80 % des surfaces sont françaises », explique Bertrand Decock, président du Cipalin, l'interprofession française du lin.
Marché dynamique
« Ces estimations s’inscrivent toutefois dans un contexte plutôt porteur, avec un marché demandeur en fibres naturelles. Les prix déjà très élevés de 2022-2023 ont permis une bonne rémunération de la récolte de 2022. La demande en lin devrait rester dynamique. Ainsi, la perspective d’une récolte basse laisse à penser que le marché restera tendu, alors que l’Europe couvre 75 % de la production mondiale de fibres longues.
Ce que l’on constate également, c’est la confiance des producteurs qui perdure malgré cette récolte décevante. En témoignent les investissements qui continuent d’être réalisés, en teillage ou en matériel agricole, et la hausse des emblavements pour 2024 que l’on pressent. La part des surfaces occupées par des variétés d’hiver devrait, quant à elle, continuer sa progression entamée il y a deux ou trois ans. Le lin d’hiver a notamment profité de conditions optimales cette campagne. »