Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales, a présenté le 28 juin 2023 le bilan de son plan de filière 2018-2022. Nommé « En route pour le “made in France” des huiles et protéines végétales », il a été pensé « pour répondre aux choix sociétaux et aux attentes alimentaires, et contribuer à la souveraineté du pays ».
Ainsi, après cinq années de mise en œuvre, « l’engagement de tous les acteurs de la filière a permis de belles avancées malgré les aléas climatiques, la crise du Covid-19 et la pression exercée sur la compétitivité de nos cultures et sur les moyens de production, juge Terres Univia. Il a mis en synergie plus de 80 actions pour développer les oléoprotéagineux tant à l’amont qu’à l’aval de la filière, avec des travaux récurrents et des actions complémentaires appuyées par le plan protéines. »
Travaux finalisés
« L’ensemble des actions est aujourd’hui sur les rails, permettant d’acquérir de nouvelles connaissances pour l’avenir de la filière et chaque action servant un levier stratégique », souligne l’interprofession. Par exemple, parmi les travaux finalisés :
- Pour renforcer la compétitivité des chaînes de valeur issues des oléoprotéagineux en favorisant le « produire et transformer en France » : le déploiement du carburant 100 % végétal d’origine française (B100) dans les flottes captives et le transport ferroviaire, la création d’une plateforme commune unique en Europe avec les filières d’élevage et l’État pour conforter l’adaptation de l’offre à la demande en protéines pour le bétail, le développement d’une plateforme numérique interactive pour une diffusion massive des outils d’aide à la décision et des outils d’analyse stratégique à destination des agriculteurs et des techniciens…
- Pour valoriser le « produit en France » avec l’ensemble des acteurs de la filière et les consommateurs : la mise en place de normes de qualité pour les protéagineux, le renforcement des observatoires avec les partenaires de l’interprofession pour le suivi de la qualité, des prix, des pratiques alimentaires…
- Pour conforter la durabilité de nos chaînes de valeurs, et développer une bioéconomie circulaire à bas carbone : le développement de programmes de R&D pour de nouvelles valorisations en chimie verte et la valorisation de la biomasse cellulosique…
Horizon 2030
« Nous continuerons de nous investir pour développer notre filière, en comptant sur l’appui des pouvoirs publics et avec comme credo notre souveraineté alimentaire. Mais il est tout aussi essentiel de mettre en cohérence les politiques afin de répondre simultanément aux défis de transition énergétique, alimentaire et agroécologique, » a déclaré Benjamin Lammert, président de Terres Univia.
Les enseignements de ce plan de filière ont ainsi permis d’identifier trois défis prioritaires à relever pour les années à venir afin de renforcer la filière française des huiles et protéines végétales :
- la « fragilité des filières des légumineuses qui nécessite des investissements conjoint filière-État en recherche, innovation de l’amont à l’aval, en termes de structuration des filières » ;
- la « vulnérabilité des débouchés non-alimentaires des oléagineux pourtant complémentaires aux débouchés alimentaires traditionnels »;
- les « risques de perte de cohérence entre les politiques mises en œuvre (moyens de production, souveraineté, trajectoire de décarbonation…). »
Doubler la sole de légumineuse
« Le bilan présenté pointe du doigt les trois nouveaux défis qui doivent être relevés pour atteindre nos objectifs à l'horizon de 2030, c’est-à-dire maintenir la sole oléagineuse et doubler la sole légumineuse. Cela requiert un nouveau travail concerté avec les pouvoirs publics : il nous faut à présent renforcer les filières des légumineuses françaises, pérenniser les débouchés oléagineux non-alimentaires et mettre en cohérence les politiques engagées », a enfin ajouté Benjamin Lammert.