« Tereos récolte les fruits des efforts engagés depuis 2020 et de sa nouvelle stratégie commerciale de marges plutôt que de volumes », explique son président Gérard Clay. Le groupe vient de clôturer son exercice 2022-2023 avec :
- Un chiffre d’affaires de 6,6 milliards d’euros, en hausse de 29 % ;
- Un Ebitda de 1,1 milliard d’euros en augmentation de 62 % ;
- Un résultat opérationnel 664 millions d’euros, le double de celui de l’exercice précédent ;
- Une dette, hors financement des stocks, en recul à 1,946 milliard d’euros.
Le groupe coopératif termine également l’exercice avec un résultat net de 161 millions d’euros qui tient compte de la dépréciation d’actifs de 250 millions d’euros au Brésil, avec la mise sous cocon d’une usine, et en France, avec la fermeture déjà annoncée de plusieurs unités dont la sucrerie d’Escaudœuvres (Nord).
Des dividendes d’au moins 2 euros par tonne
Grâce à ces bons résultats, le groupe sucrier qui a annoncé un prix de 41,61 € par tonne pour les betteraves de la récolte de 2022, a décidé de renouer avec la distribution de dividendes à ses coopérateurs, à partir de la récolte de 2023. « Ils seront d’au moins 2 euros par tonne, précise Gérard Clay. Nous sommes le seul groupe sucrier à pouvoir proposer un retour sur des activités de diversification, aux agriculteurs. » Sans en dire davantage, le président du groupe sucrier estime que le prix des betteraves devrait être aussi très favorable en 2023-2024, car les cours du sucre restent, au niveau mondial, sur une dynamique haussière.
Tereos espère ainsi donner un coup d’arrêt à la baisse de 20 à 25 %, des surfaces de betteraves sous contrat, qu’il a enregistrée depuis cinq ans. Les coopérateurs sont engagés pour cinq ans, mais ne sont pas tous amenés à renouveler en même temps, leurs contrats. Les prochains qui devront se prononcer sont ceux de la sucrerie d’Origny-Sainte-Benoite dans l’Aisne. Cette année, les superficies de betteraves ensemencées à l’échelle du groupe en France s’élèvent à 173 000 hectares.
Décarbonation des outils
« Nous avions besoin de retrouver des marges pour assurer une bonne rémunération des agriculteurs et permettre au groupe de moderniser et décarboner ses outils industriels, poursuit Gérard Clay. Pour relever le défi du changement climatique, nous avons lancé un plan de décarbonation de nos outils sucriers et amidonniers, de 650 millions d’euros sur huit ans. » Tereos va par exemple poursuivre le remplacement des pulpes déshydratées par des pulpes surpressées. Il va convertir à la biomasse son usine de déshydratation de luzerne d’Aulnay-aux-Planches (Marne). Les trois autres le sont déjà : Allemanche, Montépreux et Pleurs.
La coopérative a également conclu un accord avec le groupe Suez qui va investir 100 millions d’euros d’ici à 2026, dans une unité de production de chaleur et vapeur à partir de combustibles solides en provenance de déchèteries, à Origny-Sainte-Benoite. Les agriculteurs de leur côté pourraient être concernés par l’agriculture régénératrice.
Ce vaste plan devrait déjà permettre à Tereos de réduire de moitié son empreinte carbone. « Nous sommes mobilisés sur la définition précise de chaque action à mener pour atteindre à l’échelle internationale du groupe et sur l’ensemble de nos chaînes de valeur, zéro émission de gaz à effet de serre, d’ici à 2050, au plus tard », précise Jorge Boucas, le nouveau directeur général du groupe.
Un nouveau procès d’extraction du sucre
Tereos investira également sur le site de la sucrerie de Lillers, dans une nouvelle ligne de production qui fait appel à un tout nouveau procédé d’extraction du sucre par électrolyse. Il est moins coûteux que le procédé de diffusion utilisé jusqu’à présent, et s’appuie sur l’énergie électrique. Il laisse toutefois un certain pourcentage de sucre dans les pulpes, qui seront mieux valorisées en élevage.