Le 24 mai 2023, le Medfel, le rendez-vous d'affaires international de la filière des fruits et légumes, organisé à Perpignan (Pyrénées-Orientales), a présenté en ligne ses prévisions de récolte européennes de pêches et nectarines. A la mi-mai, les chiffres étaient bons avec 3,38 millions de tonnes annoncées, réparties entre 2,68 millions de tonnes de pêches et nectarines et 700 000 tonnes de pêches pavies. Après trois années marquées par le gel, les vergers devraient retrouver un potentiel proche de la moyenne quinquennale avec des prévisions de 665 000 tonnes en Grèce, 937 000 tonnes en Italie, 1,55 million de tonnes en Espagne et 230 000 tonnes en France.

Du fait de températures fraîches en avril et mai, la campagne a démarré avec un peu de retard. En France, les premières pêches et nectarines devraient arriver la semaine prochaine. Les abricots, quant à eux, sont déjà dans les rayons. Pour ce fruit, la récolte européenne devrait dépasser 500 000 tonnes, en baisse de 7 % par rapport à la moyenne mais bien au-dessus des récoltes de 2020 et 2021, très déficitaires. Les prévisions sont de 203 000 tonnes pour l'Italie, 76 000 tonnes pour la Grèce, 98 000 tonnes pour l'Espagne et 125 000 tonnes en France. 

Sécheresse et inondation

Ces chiffres pourraient être revus à la baisse dans les semaines qui viennent, du fait de deux événements climatiques exceptionnels encore en cours. En Italie, il y a eu de fortes inondations le 17 mai 2023 dans la plaine du Pô, qui ont touché une partie des vergers de l'Emilie-Romagne. Pour évaluer les dégâts, il faudra attendre la décrue.

De part et d'autre des Pyrénées, c'est une sécheresse historique qui frappe le Roussillon, la Catalogne et l'Aragon. Des restrictions d'irrigation sévères ont été imposées et s'il ne pleut pas dans l'été, les récoltes risquent d'être réduites dans ces zones. 

« Pour cette campagne, il y a un enjeu majeur autour de l'eau, et un autre sur la hausse des coûts. Ceux des pêches et nectarines ont augmenté de 12 %  l'an dernier et de 10 % cette année », a précisé Bruno Darnaud, président de l'AOP Pêches et Abricots de France. « Nous avons besoin de faire reconnaître nos coûts afin d'obtenir des prix dignes », a ajouté Javier Basols, responsable des fruits à la Fédération des coopératives agricoles d'Espagne. Dans un contexte d'inflation, les négociations avec la distribution s'annonçent serrées.