La sécheresse perdure en Espagne depuis 32 mois et le mois d’avril 2023 a été annoncé comme l’un des plus secs par l’agence météorologique Aemet. « Les pertes agricoles sont très importantes mais il est encore trop tôt pour donner un chiffre exact. Cela dépendra de la météo des prochaines semaines », explique le syndicat agricole espagnol UPA.
80 % des cultures touchés
Selon Aemet, la météo attendue dans les prochaines semaines reste stable avec une vague de chaleur qui se maintient sur la moitié du sud du pays… Et peu de pluie à l’horizon. Le syndicat agricole majoritaire Coag a déjà annoncé que 80 % des cultures étaient actuellement asphyxiées par la sécheresse, soit 5 millions d’hectares de céréales.
« Désormais, des aides directes extraordinaires doivent être accordées aux céréaliers qui, dans de nombreux cas, ne récolteront rien », explique Miguel Padilla, le secrétaire général du Coag, dans un communiqué.
Céréales, légumineuses et fruits à sec touchés
D’autres cultures sont également impactées. « En ce moment, nous sommes au milieu de la récolte des cerises, et nous constatons à quel point le calibre des fruits est bien inférieur à celui des années précédentes », explique Antonio Manuel Conde Lopez, arboriculteur en Andalousie, une région très touchée par la sécheresse.
« C’est un problème qui se produit aussi dans l’oliveraie, qui est en pleine floraison, poursuit-il. Nous avons déjà des pertes de fleurs allant jusqu’à 40 %. Dans la culture des amandiers et des pistachiers, la nouaison a atteint 85 %, mais si l’été accentue les fortes températures, la récolte sera affectée. »
Des solutions disponibles
Les agriculteurs ont commencé à adapter leurs pratiques. Le gouvernement espagnol a lancé en 2021 Espana puede (l’Espagne peut) afin de financer des investissements sur la transformation et la résilience du pays. Plusieurs projets de modernisation des systèmes d’irrigation sont lancés.
Les agriculteurs espagnols s’intéressent aussi à la sélection génétique. « Dans toute l’Espagne, les agriculteurs utilisent des semences adaptées résistantes à la sécheresse. L’évolution de la génétique associée aux innovations technologiques devrait nous aider », espère le syndicat UPA.
Antonio Manuel Conde Lopez mise sur les variétés résistantes, mais aussi sur l’agriculture de conservation depuis 8 ans : « Avec les couverts végétaux, nous avons constaté qu’il y avait moins de stress hydrique. Mais le secteur agricole va devoir s’adapter car la rentabilité des exploitations est très impactée par la sécheresse. »