Le bailleur social Opal 02 a inauguré à la fin d'avril, à Anizy-le-Grand (Aisne), deux logements avec une structure en bois, isolés avec de la paille. Et il va démarrer la construction de quatre autres logements à Fère-en-Tardenois, avec des fibres de colza. « 30 % de nos constructions neuves sont fabriquées à partir de bois et matériaux biosourcés, soit environ 130 sur les 400 produites chaque année », indique le bailleur social.
Des produits biosourcés
Il n’est pas le seul à s’intéresser à la construction durable. Les constructeurs des Hauts-de-France font de plus en plus appel à des produits biosourcés. Comme, par exemple, des blocs de lin fournis par Bâtilin, à partir des déchets de La Linière à Bourbourg (Nord), du béton de chanvre, ou encore de panneaux de paille de blé, préparés par Activ Paille dans l’Aisne.
Le fondateur de la jeune entreprise, Arnaud Delobel, explique : « Pour isoler une maison de taille moyenne, il faut compter 600 ballots de 20 kg, soit la production de trois hectares. La paille est produite par des agriculteurs de la région, et pressée à 100 kg/m³ par une entreprise de travaux agricoles avec des presses à petits ballots de nouvelle génération. »
Encourager les donneurs d’ordre
La signature du pacte bois biosourcés par 28 partenaires, le 12 avril 2023 à Lille en présence des ministres de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau, et délégué auprès du ministre de la Transition écologique, chargé de la Ville et du Logement, Olivier Klein, devrait encourager davantage encore ces filières.
« Il a pour objectif de massifier les matériaux biosourcés et d’engager les collectivités, bailleurs, promoteurs, etc. dans ce type de solutions, soulignent le CD2E et Fibois Hauts-de-France, porteurs du pacte. Des filières complètes comme la paille, le lin et le chanvre, sont en jeu dans les Hauts-de-France, région en tête par le nombre de ses passoires thermiques. » Et la ressource ne manque pas. « Même si toutes les constructions neuves utilisaient de la paille comme isolant en France, seules 10 % des surfaces françaises de blé seraient mobilisées alors que l’élevage en utilise 15 % », précise Arnaud Delobel.