L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans le milieu betteravier. Le 18 décembre 2020 dans la soirée, le nouveau conseil de surveillance du groupe coopératif Tereos a élu Gérard Clay, leader des contestataires à la gouvernance de Tereos depuis deux ans et demi, et a exclu ainsi le président en place depuis un an, Jean-Charles Lefebvre, et le président du directoire, Alexis Duval.

L’action des frondeurs

Après trois semaines pour le moins inédites dans le secteur de la coopération, la crise de gouvernance, qui couve chez Tereos depuis juillet 2018, vient de toucher à sa fin.

 

La dernière étape des hostilités a démarré le 30 novembre dernier, au cours de l’assemblée générale de la coopérative qui doit renouveler un tiers des membres du conseil de surveillance sortant. Et là, rien ne se passe comme les dirigeants, Jean-Charles Lefevre, président du directoire, et Alexis Duval, président du directoire, l’ont prévu.

 

Parmi les nouveaux élus figurent Gérard Clay, meneur de la fronde contre la coopérative depuis deux ans et demi, et plusieurs agriculteurs qui partagent son point de vue. C’est la panique au sein de la coopérative. Les syndicats se mobilisent. Les dirigeants repoussent à deux reprises la tenue de la réunion du conseil de surveillance qui doit élire le nouveau président. Ils demandent aux trois des membres du conseil qui ont été condamnés en octobre 2020 par le tribunal de Paris pour « dénonciation calomnieuse » contre le groupe dans l’affaire du sorbitol livré à la Syrie, de démissionner. Ils tentent enfin de les écarter définitivement du vote en les assignant en référé devant le tribunal de Senlis, pour tenter de les écarter.

Une décision du tribunal de Senlis

Rien n’y fait. La juge de Senlis, chargée de traiter le dossier, fait part de sa réponse le 18 décembre 2020 en fin d’après-midi et confirme le maintien des trois agriculteurs dans le conseil de surveillance. Dans la foulée, le conseil de surveillance se réunit, il élit Gérard Clay à sa présidence et nomme Philippe de Raynal, ex-DG d’Axéréal, au poste de président du directoire.

La stratégie remise en cause

C’est surtout la stratégie de l’ancienne gouvernance qui a été remise en cause par ce vote. Le revenu des producteurs s’étant effondré ces dernières années, les contestataires souhaitaient faire une pause dans les investissements. La gouvernance qui vient d’être renversée avait fait le choix de poursuivre la diversification quitte à faire appel à du capital extérieur.