Sur son site d’Artenay (Loiret), Tereos a lancé le 22 septembre 2020 sa campagne test vers une nouvelle voie : celle de la certification HVE, plus haut niveau de certification environnementale, à mi-chemin entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique. Une première pour le secteur du sucre.

 

À l’origine de cette démarche, un « noyau d’adhérents », une quinzaine d’agriculteurs-coopérateurs engagés en HVE, qui se sont rapprochés de Tereos pour tenter de valoriser leurs betteraves (environ 420 ha), raconte Jean-Charles Lefebvre, président du conseil de surveillance Tereos. « Il s’agit de produire selon un cahier des charges reconnu par les pouvoirs publics qui répond aux demandes sociétales, avec une obligation de résultat. Tereos souhaite accompagner ses adhérents dans l’évolution des pratiques culturales. »

Changer ses pratiques

Pascal Chenu est l’un des agriculteurs volontaires : son exploitation a été certifiée fin 2019, notamment pour valoriser sa production d’oignons et pommes de terre. Il cultive aussi 50 ha de betteraves, ainsi que des céréales.

 

La HVE repose sur quatre piliers : la protection de la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et la gestion de la ressource en eau. « La partie phyto est la plus difficile, concède-t-il. On doit diminuer nos IFT par rapport à une moyenne régionale. Pour moins traiter, j’utilise des alternatives comme le désherbage mécanique et le faux semis. J’ai renouvelé mon pulvé pour plus de précision. »

Retour sur investissement attendu

Il a de plus investi dans des OAD (Outils d’aide à la décision) pour optimiser sa fertilisation azotée (pilotage par Farmstar) et la gestion de l’eau (des sondes tensiométriques pour mesurer l’humidité du sol). « J’ai aussi installé une rampe frontale derrière l’enrouleur, ce qui permet d’économiser entre 15 et 20 % d’eau. Ce sont des coûts, et nous avons besoin, derrière, d’un retour financier. »

 

La valorisation du prix, Tereos y travaille encore. « Il faut borner le marché », affirme Jean-Claude Lefebvre. Car il faut que l’aval suive, mais aussi que le logo HVE soit compris des consommateurs. « Les consommateurs sont sensibles au côté environnemental. Mais il faut que tout le monde soit gagnant et que les efforts des agriculteurs soient pris en compte », conclut Pascal Chenu.