Au 21 août 2025, près de 2 000 cheptels ont été confirmés positifs aux sérotypes 3 et 8 de la FCO en Bretagne dont 85 % en bovins et 15 % en ovins et caprins. Les quatre départements bretons sont touchés. « La vague a débuté au début de juillet alors que la couverture vaccinale n’était que d’environ 10 % », explique Loïc Maurin, vétérinaire conseil au GDS Bretagne.

Les sérotypes 3 et 8 en même temps

« Manque de chance, nous avons cumulé les deux sérotypes : le variant 3 arrivé par le nord-est de la Bretagne et le variant 8 par le sud, dans un contexte de fortes chaleurs qui ont éprouvé le système immunitaire des animaux. » Résultat : un cocktail explosif dont les premiers symptômes sont passés inaperçus dans les élevages car ils ont été confondus avec ceux du stress thermique.

« Les vaches étaient fatiguées, bavaient, respiraient fort… des signes assez classiques en cas de coups de chaleurs », témoigne Philippe Bougeard, éleveur laitier en agriculture biologique à Iffendic (Ille-et-Vilaine), à la tête d’un troupeau de 65 vaches. « À la mi-juillet, une vache a vêlé trois semaines en avance avec une forte température. Malgré les traitements, elle ne s’est pas relevée. Peu après, une génisse a avorté à 7 mois. Les analyses ont révélé la présence du sérotype 8. »

Dès qu’il a su que la FCO était présente, lPhilippe Bougeard a commandé les deux vaccins, mais il ne les a reçus qu'à la fin de juillet. D’autres symptômes sont apparus : recrudescence de mammites, problèmes locomoteurs (panaris, membres enflés…) avec des bêtes s’alimentant et buvant moins. « Après la vaccination, la fréquentation au robot est tombée à 1,9 traite par jour contre 2,5 d’habitude avec une baisse de 3 kg de lait par VL/jour. »

Un impact financier conséquent

Bilan sur l’élevage : deux vaches mortes et un veau. L’impact financier, pas totalement chiffré, risque d’être conséquent : coût des vaccins (1 086 € à raison de 10, 86 €/animal), frais vétérinaires et de traitements, perte de production, lait jeté… Sans compter le temps passé à s’occuper des animaux pour traiter, soigner et vacciner (3 heures à 2 personnes à chaque injection).

D’autres conséquences sont à prévoir d’ici à la fin de l’année sur la production et la fertilité des animaux. « On a l’impression d’avoir passé l’été au chevet des vaches. Plus de travail et de soucis alors que nous aurions eu besoin de souffler », résume Philippe, atteint moralement.