La FCO de sérotype 3 est arrivée dans le nord de la Suisse depuis les Pays-Bas à la fin d'août et tous les cantons frontaliers sont touchés. Au 15 novembre 2024, près de 1 579 foyers étaient comptabilisés dans le pays. À l’inverse, la FCO de sérotype 8 ne représente que 200 cas, dont la majorité se trouve dans le canton de Vaud et en Suisse romande.
Des conséquences sur la collecte laitière
Dans le canton du Jura, caractérisé par l’élevage bovin laitier, presque une exploitation sur trois est touchée par la FCO-3. « Nous constatons une perte de production laitière importante, des avortements tardifs et la mort de certains animaux », explique François Monin, directeur de la chambre d’agriculture du Jura.
« L’acheteur de lait majoritaire dans le nord-ouest de la Suisse a renoncé à des pénalités sur les contrats de planification car la quantité de lait n’y était pas, complète-t-il. Les ovins sont aussi touchés, avec un taux de mortalité plus élevé. »
Des exploitations sous séquestre
Si la FCO-3 est la même qu’en France, la prise en charge a été différente. « Chez nous, l’exploitation est mise sous séquestre lorsqu’un cas est déclaré. Pour l’abattage, il n’y a pas de problème, mais cela n’est pas possible pour la vente des génisses à vêler par exemple. Il faut un test PCR négatif pour faire sortir des animaux de l’exploitation », raconte François Monin.
Depuis, vu le nombre de cas déclarés dans le canton, des assouplissements ont été mis en place. Les déplacements sont désormais possibles entre les exploitations touchées. « Il faut trouver des acheteurs, ça limite le marché. Nous aurions préféré une zone plus large, voire une mise sous séquestre au niveau du pays. Mais les régions non touchées ou les exploitations exemptes de virus ne le souhaitent pas », souligne le directeur d’AgriJura.
La vaccination autorisée en octobre
Alors que la vaccination a commencé sous autorisation temporaire d’utilisation (ATU) en France, dès le mois d’août, la Suisse n’en a autorisé l’usage qu’à la mi-octobre. En cause, l’absence de procédure identique à l’ATU, autorisée au sein de l’Union européenne.
Selon une décision de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire des affaires vétérinaires (Osav), à la mi-octobre, « il est désormais possible d’importer et d’utiliser des vaccins contre FCO-3 ». Les cantons peuvent ainsi mettre en place une stratégie vaccinale et les vétérinaires sont autorisés à commander des doses de vaccins.
« C’est trop tard pour la vague en cours, regrette François Monin. La campagne de vaccination devrait débuter cet hiver. Cela nous permettra de vacciner pour les vagues de l’année prochaine. Pour l’instant, c’est à la charge des éleveurs mais nous aimerions que la vaccination soit prise en charge par la Caisse des épizooties. »
En attendant, l’objectif est de minimiser la présence du vecteur en rentrant les animaux… Et en souhaitant l’arrivée de l’hiver qui limitera l’activité du moucheron.