« C’est une annonce que je réserve en primeur à la commission des affaires économiques du Sénat, a lancé la ministre de l’Agriculture auditionnée par les sénateurs le 6 novembre 2024. Nous allons élargir le fonds d’urgence à la prise en compte de la surmortalité des ovins notamment, un peu des bovins, dans une moindre proportion, pour la FCO-8. »
75 millions d'euros pour les « surmortalités » liées aux deux sérotypes
Annie Genevard a rappelé que ce fonds d’urgence annoncé aux côtés du Premier ministre lors du Sommet de l’élevage, est doté d’une enveloppe de 75 millions d’euros. Il était destiné à indemniser les pertes directes, c’est-à-dire la « surmortalité » dans les élevages touchés par le sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO).
« Le fonds d’urgence, il faut l’ouvrir à la FCO-8, a assuré Annie Genevard. Il faut l’ouvrir à la FCO-8 aussi, parce que la mortalité est trop importante. Et il semble que le calibrage [financier] soit le bon, et permette de répondre à la fois aux [besoins des éleveurs] bovins et ovins, et à la fois sur le [sérotype] 3 et sur le 8. »
« Contrairement à ce que j’ai pu craindre, il semblerait d’après les évaluations d’équarrissage, les évaluations des professionnels, que l’enveloppe de 75 millions d’euros soit suffisante pour indemniser les pertes directes des ovins et des bovins », a assuré la ministre de l’Agriculture.
Concernant le FMSE (1), Annie Genevard a rappelé qu’il a été créé pour faire face aux conséquences des crises sanitaires animales et végétales. « Il est fait pour ça, abondé à 65 % par l’État, et il dispose de réserve importante, a-t-elle insisté. Une fois que je dis ça, si on peut ne pas le solliciter, on ne le sollicitera pas. Mais, sa vocation première, c’est quand même cela. »
Revoir la stratégie sanitaire
La ministre a aussi promis « une remise à plat » du dispositif sanitaire français. « J’ai acquis en quelques semaines la conviction que notre système ne fonctionne plus, a-t-elle lancé. On est toujours raidi dans l’attente d’une prochaine crise. […] Il faut une politique qui […] mette l’accent sur la prévention et sur l’anticipation. »
Au passage, Annie Genevard a mis l’accent sur l’importance de la vaccination. « Cela suppose de convaincre les éleveurs de vacciner, quand on a des vaccins, a-t-elle tempéré. C’est l’autre point qu’il nous faut régler. […] Il y a un laboratoire franco-allemand en France qui est aujourd’hui dans l’incapacité de nous fournir des vaccins contre la FCO-8 parce que toutes ces lignes de production sont utilisées. »
L’autre source d’approvisionnement en vaccin contre ce sérotype est en Espagne. « Ce sont deux laboratoires espagnols qui peuvent fournir contre la MHE (2) et la FCO-8 mais qui privilégie le marché national. Je vais réunir des assises du sanitaire début janvier, pour qu’on détermine ensemble une vraie stratégie efficace. »
(1) Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental
(2) Maladie hémorragique épizootique