5 % du produit intérieur brut agricole mondial annuel a été perdu à cause des catastrophes, alerte la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Mais qu’entend la FAO par catastrophe ? Ce sont des évènements qui mettent en péril l’agriculture et la sécurité alimentaire, avec, en premier lieu, le changement climatique.

Des effets en cascade

La FAO cite aussi les pandémies, les épidémies et les conflits armés. Ces évènements peuvent en engendrer d’autres, provoquant des effets en cascade. Ainsi, le réchauffement climatique génère un appauvrissement de la biodiversité, l’augmentation de phénomènes climatiques extrêmes (inondations, canicules, tempêtes) ou une sécheresse plus significative, qui ensemble, font diminuer le rendement agricole.

Dans son rapport publié le vendredi 13 octobre 2023, la FAO analyse l’impact de ces catastrophes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. Au total, les catastrophes ont engendré plus de 3 610 milliards d’euros de perte pour l’agriculture ces trente dernières années. Ce chiffre correspond au PIB agricole mondial annuel, mais aussi à celui du Brésil, soit 117 milliards d’euros par an.

Les pays pauvres, premières victimes

Les catastrophes touchent de manière inégale les différents pays. Les premiers à en pâtir sont ceux à faible revenu. Ces derniers ont en moyenne plus de 9 % de perte par rapport au PIB national, contre 6 % pour les pays à revenu élevé.

En s’appuyant sur les trente dernières années, la FAO constate une « intensité grandissante » des catastrophes « de même qu’une fréquence accrue — de l’ordre de 400 événements par an ces vingt dernières années, contre une centaine par an dans les années 1970 ».

Des catastrophes plus intenses et plus nombreuses

La multiplication et l’intensification des catastrophes devraient « s’aggraver sous l’effet du réchauffement de la planète dans un contexte d’incertitude face aux risques et de limites de ressources biologiques et écologiques », alerte la FAO. Face à cette situation, elle insiste sur la prévention des risques.

La FAO salue les interventions menées en amont qui « lorsqu’elles sont exécutées à temps, […] permettent de prévenir et de réduire les risques dans l’agriculture et ainsi de contribuer à la résilience ». Si elle pointe la disponibilité parfois limitée des données, elle assure tout de même que « les investissements dans la prévention des catastrophes et la résilience présentaient un rapport avantages-coûts favorable ».

La FAO retient trois recommandations dans sa conclusion :

  • Améliorer la qualité des données et des informations sur les conséquences des catastrophes dans tous les sous-secteurs de l’agriculture (cultures, élevage, pêche, aquaculture et forêts) ;
  • Définir des approches multisectorielles et multi-aléas en matière de réduction des risques de catastrophe et les intégrer aux processus d’élaboration des politiques et de prise de décisions à tous les niveaux ;
  • Engager des investissements plus importants en faveur de la résilience, qui permettent de réduire les risques de catastrophe dans l’agriculture et d’améliorer la production agricole et les moyens d’existence.