Telles sont les conclusions du rapport publié par la FAO, organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, vendredi dernier, le 31 mars 2017, à Bruxelles. Et 108 millions, c’est 35 % de personnes confrontées à une « insécurité alimentaire grave » en plus qu’en 2015.

Risque aggravant

Le terme fait référence aux personnes souffrant déjà d’une malnutrition aiguë et qui n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins énergétiques de manière durable, comme cela peut être le cas des ménages obligés d’abattre leur bétail pour survivre.

 

Cette insécurité alimentaire risque de s’aggraver encore cette année, dans la mesure où la famine menace directement quatre zones : le Soudan du Sud, la Somalie, le Yémen et le nord-est du Nigeria.

Ce rapport est le fruit d’une collaboration entre l’Union européenne, plusieurs agences onusiennes, l’agence américaine USAID et plusieurs organismes spécialisés régionaux.

 

Les conditions météorologiques incriminées sont principalement des sécheresses et des pluies irrégulières causées par le phénomène El Niño. Mais dans neuf des dix pires crises humanitaires de l’année, un conflit civil a été un facteur majeur de la faim.

 

Outre les régions menacées de famine, des pays comme l’Irak, la Syrie (ainsi que les réfugiés syriens dans les pays voisins), le Malawi et le Zimbabwe ont connu une généralisation de l’insécurité alimentaire.

Une course contre la montre

« Nous pouvons empêcher que des gens meurent de famine », a insisté José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, en appelant à « intensifier les efforts pour sauver, protéger et investir dans les moyens d’existence ruraux ».

 

Et il ne s’agit pas que d’une question humanitaire : « La faim exacerbe les crises, entraînant davantage d’instabilité et d’insécurité. Ce qui s’apparente aujourd’hui à un défi lié à la sécurité alimentaire devient demain un défi lié à la sécurité tout court », a prévenu Ertharin Cousin, directrice du Programme alimentaire mondial. « C’est une course contre la montre, le monde doit agir maintenant pour sauver les vies et les moyens d’existence des millions de personnes », a-t-elle insisté.